Avec Paul Chavance, le quotidien fait bien rigoler
Son one man show « Paul Chavance, seul en scène » a fait un tabac l’an dernier. L’humoriste le produit pour la première fois à Chaumont vendredi 3 novembre à la salle des fêtes. Sous son œil, le quotidien devient réserve à fous rires.
« Je voulais que tout le monde puisse se retrouver ». « Paul Chavance, seul en scène » est un spectacle qui enchaîne des saynètes d’une dizaine de minutes, qui dépouillent le quotidien de toute sa morosité. La rencontre d’un père et de son gendre, un couple qui entend faire incinérer son chien, une famille qui choisit de faire un safari pour ses vacances… « Mon entourage me nourrit de tas de petites histoires. Ça me trotte dans la tête un ou deux jours jusqu’à ce que j’en fasse un sketch ». Petites histoires dont Paul Chavance retient le mécanisme, et pointe l’absurdité et/ou la cocasserie de situations, à la manière de Muriel Robin, son mentor spirituel. Aucune de ses sources ne se reconnaîtra, mais nous pourrons tous nous reconnaître.
À deux reprises, le one man show de ce théâtreux depuis l’enfance a fait un tabac l’an dernier : dans le théâtre de Langres plein à craquer, le public a ri 1 h 45 durant. Fort de ce succès, l’humoriste monte à l’assaut de la cité préfecture, mercredi 3 novembre, à la salle des fêtes.
Le public recharge les accus
« J’ai mis trois ans à écrire ce spectacle ». Soucieux de sa mise au point, Paul Chavance l’a soumis à Jérôme Hudeley, qui l’a mis en scène. Un travail qui a pris six mois. « Un one man show est certes une épreuve ». Dont l’humoriste ressortirait complètement à plat si « la réaction du public de tous âges » ne lui restituait pas « quasiment toute l’énergie » qu’il a puisée près de deux heures durant. Pétri d’une expérience de plusieurs années de théâtre, Paul Chavance a acquis les techniques qui lui permettent d’embarquer les spectateurs. Dès qu’une saynète démarre, les grandes lignes de l’histoire sont, avec ses personnages, posées. Un préalable incontournable avant de déclencher un festival de rebondissements. Dans un décor « minimaliste », chaque saynète se clôt sur « une petite musique – de Mathilde Simonnot et Vincent Poinsot ».
L’humoriste a appris à maîtriser sa respiration et à veiller à ce que sa voix porte. C’est aussi un familier de l’improvisation. « Il faut savoir accepter la proposition qui jaillit et continuer l’histoire ou bien ouvrir une parenthèse ».
Remise en question
« Je ne convoque pas mes idées, j’attends qu’elles sortent ». Le prochain spectacle de Paul Chavance, sur lequel il planche déjà, arrivera de la sorte au bon moment : l’humoriste se dit « incapable de ne pas raconter l’histoire qu’il a en tête ». En évitant toutefois de l’écrire un jour de plans à l’envers. L’exercice est exigeant. « Écrire un sketch, c’est beaucoup de remise en question ». Mais tant pis pour la transpiration qu’il a fallu pour que « Paul Chavance, seul en scène » soit un spectacle abouti, c’est la règle des accouchements. Et, c’est à parier, le public va s’extasier devant le bébé.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
