Avec ou sans festivals ?
Le monde de la culture – et des festivals – aura vécu deux années cauchemardesques. Avec, au bout du compte, le sentiment d’avoir été ballotté façon montagnes russes. Et le triste constat d’avoir beaucoup perdu à devoir annuler comme on enfile les perles. En ce début 2022, l’espoir renaît, les programmations commencent à refleurir. Grosse prise de risque des organisateurs ou signe que la pandémie va nous laisser un peu plus sereins ? Il faut bien croiser les doigts et essayer de relancer la machine…
Année 2020. Nada. Année 2021. Nada. Le monde de la culture se sera par la force des choses effacé devant un fichu virus. Le résultat ? Dramatique pour les organisateurs de spectacles. Parmi, eux, les festivals. Certes, de grosses machines aux reins très solides, si elles ont elles aussi beaucoup perdu, sont sûres de pouvoir repartir de plus belle lorsque le beau temps sera revenu.
D’autres sont beaucoup plus fragiles et pourraient ne pas survivre à une troisième année d’annulation. De très petite taille ou de taille moyenne, elles verraient mourir avec elles tout l’esprit qui fait les festivals à taille humaine : le rendez-vous presque familial qui voit chaque année les bénévoles mettre la main à la pâte, dans une ambiance empreinte d’envie de faire plaisir et de se faire plaisir. Et de se retrouver.
Simplicité
Cet esprit, il est aussi, quelque part, chez les artistes. Inconnus, peu connus ou têtes d’affiche, ils apprécient, eux également, ce qui est parfois presque une récréation estivale. Assurer artistiquement, bien sûr. Mais là aussi se faire plaisir dans un cadre un poil moins fermé et figé que dans une salle, style Zenith. Y compris d’ailleurs en dehors de la scène. Si certains artistes, parfois aux egos surdimensionnés, ne sortent pas un orteil de leur loge avant leur prestation et sautent dans le tour bus aussitôt le concert terminé, nombreux sont ceux à venir se mélanger à d’autres, pas encore reconnus. Echange d’expériences et simplicité. Appréciable.
Cette année sera-t-elle donc celle du renouveau ? On l’espère. Les organisateurs aussi. Evidemment. En tout cas, ils osent. Ils osent croire qu’a minima, leurs festivals pourront avoir lieu, même si, encore cet été, ils sont soumis à des règles de prudence. Virus oblige. En Haute-Marne, le Chien à plumes s’apprête à dévoiler sa programmation, après avoir diffusé son affiche. Pour Rolling Saône à Gray, on connaît désormais tous les noms qui viendront fouler la scène haut-saônoise.
Beaucoup plus largement qu’un retour des concerts, c’est retrouver la convivialité que chacun appelle de ses vœux. Public, comme organisateurs.
Croisons les doigts… Bientôt, peut-être, pourra-t-on reléguer les masques au rang de tristes objets souvenirs et oublier quelque peu cette distanciation imposée.
Christophe Bonnefoy
Vous pourriez être intéressé par cet article :