Avec la Covid, de nouvelles habitudes sont nées à Chaumont

La crise sanitaire a créé de nouvelles habitudes sociales qui pèsent sur des secteurs d’activité très précis comme le cinéma, le sport ou la restauration d’affaire. Au-delà du pass sanitaire qui peut freiner les envies, des changements de comportement sont notables.

La forte reprise économique après la crise sanitaire ne doit pas faire oublier que certains secteurs d’activité peinent à repartir. Ils n’ont pas retrouvé tous leurs clients. Loin de là et, en premier lieu, les cinémas.

A Chaumont, le cinéma « A l’Affiche » a du mal à retrouver le niveau d’avant crise. Les salles restent souvent désespérément vides et même les films “grand public“ n’atteignent pas les scores escomptés. Seuls deux films performent, le dernier James Bond et Dune, sans pour autant atteindre les niveaux espérés. Il manque 40 % du public habituel.

La direction explique cette situation par des changements d’habitude durant les 18 mois de crise sanitaire d’autant plus que le cinéma est, sans doute, le domaine qui a subi le plus de contraintes avec les jauges, les masques, le pass sanitaire, les ouvertures et fermetures… Les familles s’en sont détournés et ne reviennent pas vraiment.

De nouveaux réflexes

En fait, pour Anne-Gaëlle Adet qui dirige l’équipe chaumontaise, les amateurs de cinéma se sont créés de nouvelles habitudes et les plateformes de diffusion sont les grandes gagnantes de cette période. Les Chaumontais ont perdu le réflexe de sortir et la grande question est de savoir si ces nouvelles habitudes sont définitives ou si le retour en salle se fera petit à petit. 

Anne-Gaëlle Adet exprime néanmoins une raison d’espérer puisque la venue des Bodin’s, le 4 octobre, pour des séances à 13 h 45 et à 14 h 15, attire la foule. 600 personnes sont déjà inscrites. Il est urgent de réserver.

L’autre secteur « en panne » est les salles de sport qui, comme le cinéma, ont souffert d’une succession d’ouverture et fermeture avec, en filigrane, des abonnements qui ont été plus ou moins utilisés. Là encore, pendant la crise sanitaire, d’autres habitudes ont été prises comme le sport à l’extérieur, de plein air. La fréquentation des salles de sport aurait diminué de 30 %.

Lors de l’événement pédestre et à VTT des “Lucioles“, certains participants expliquaient s’être désabonnés de la salle, avoir acheté un vélo et courir dans les bois plutôt que d’être enfermés en espace clos. La Covid est encore dans les esprits et elle porte des séquelles.

Des séquelles sur le long terme ?

Séquelles qui se retrouvent aussi dans les habitudes des salariés durant la pause méridienne. Durant la crise, ils ont dû s’adapter : manger un sandwich, commander une pizza ou se faire une gamelle. Aujourd’hui, six mois après un retour à la normale (à l’exception du pass sanitaire) dans l’accès aux restaurants, les anciens réflexes ne sont pas repris. Et comme le dit un restaurateur chaumontais, le pass sanitaire n’explique pas cette frilosité des salariés et cette baisse de 20 % de la fréquentation des repas “d’affaire“ d’autant plus que les repas “de loisirs ou de famille“ fonctionne bien.

Maintenant, reste à savoir si ces nouvelles habitudes seront pérennes dans le temps et annoncent une mutation profonde de la société avec des interactions modifiées. Seule l’observation des comportements le dira.

Frédéric Thévenin – f.thevenin@jhm.fr