Ave maria !
La Russe Maria Sharapova a remporté, hier, face à l’Italienne Sara Errani, le seul tournoi du Grand Chelem qui manquait à son palmarès (6-3, 6-2), au terme d’une finale qu’elle a maîtrisée de bout en bout. La “poupée russe” est la nouvelle reine de Paris !
La troisième balle de match est la bonne. L’amortie de revers de l’Italienne Sara Errani reste dans le filet. Maria Sharapova tombe à genoux, la tête dans les mains. Les larmes aux yeux, elle se relève et saute comme un cabris, avant de monter dans les tribunes pour embrasser son entraîneur et sa famille. La Russe a gagné le seul tournoi du Grand Chelem qui lui manquait !
Les larmes de joie de la Moscovite contrastent avec celles de l’Italienne, forcément déçue de ne pas rejoindre sa compatriote Francesca Schiavone au palmarès des lauréates de Roland-Garros.
Sur l’ensemble du match, il faut bien reconnaître que la Russe a été supérieure à l’Italienne. Cette fois, le manche de la raquette rallongé d’un centimètre pour lui donner plus de puissance n’a servi à rien, sinon à repousser une échéance qui semblait inéluctable dès les premiers échanges.
En effet, sur sa première mise en jeu, l’Italienne s’est fait breaker sur un revers trop long (2-0). Elle le sera une seconde fois sur un coup droit de Maria Sharapova (4-0). Sara Errani a beau courir d’un côté à l’autre du terrain, elle n’arrive pas à prendre le dessus sur la Russe qui distribue le jeu à sa guise, avec des longs et puissants coups droits, mais également des revers “supersoniques” le long des lignes. Sara Errani va bien prendre le service de Maria Sharapova, mais c’est davantage la Russe qui lui donne, sur des fautes directes. Finalement, Maria Sharapova boucle la première manche d’un nouveau revers gagnant (6-3, 36′). «J’ai très mal débuté le match, a déclaré l’Italienne. Contre cette joueuse, si vous lui donnez des jeux comme cela, elle se sent à l’aise.»
Le coup de bluff de Sara Errani
Cela commence à sentir bon pour la belle Maria Sharapova, d’autant que d’entrée de second set, l’Italienne se fait breaker. Une nouvelle course poursuite s’engage, mais Maria Sharapova, qui reste sur deux finales de Grand Chelem perdues, veut conjurer le mauvais sort. Elle s’y emploie à grands coups de raquette, du fond du court, et les jeux défilent (4-1).
Mais l’Italienne, qui dispute sa première finale en tournoi du Grand Chelem, ne veut pas abdiquer. Elle se bat avec ses armes, n’hésitant pas à monter au filet pour faire les points et perturber son adversaire qui perd sa mise en jeu (4-2). Le souci, c’est que Sara Errani ne parvient pas à gagner le sien et se retrouve le dos au mur (5-2). «J’ai mieux joué au cours de la deuxième manche, mais je n’arrivais pas à jouer de longs échanges. C’est pourquoi cela a été difficile pour moi», a conclu Sara Errani. Maria Sharapova, qui avait disparu des circuits entre 2008 et 2009, pour soigner une épaule meurtrie, sert pour le titre. Elle va avoir trois balles pour s’im- poser. Sara Errani, au culot, sort des amorties. Les deux premières sont payantes, mais la troisième termine dans le filet. Son rêve s’évanouit, celui de Maria Sharapova devient réalité !
Yves Tainturier