Ave “caesar” – L’édito de Patrice Chabanet
A chacun sa contribution, la France va fournir des canons « caesar » à l’armée ukrainienne. Ainsi, progressivement les pays occidentaux s’investissent avec un matériel de plus en plus lourd dans l’effort de guerre contre la Russie. Certains fournissent des chars et, demain, des avions, sans oublier munitions et missiles. Ces annonces interviennent au moment où Moscou proclame la chute de Marioupol. Ce n’est sans doute pas un hasard. Une manière de compenser le tapage poutinien sur ce qui est présenté comme une victoire militaire et qui sera mis en exergue le 9 mai, anniversaire de la victoire soviétique sur les armées du Reich. Mais on peut y voir aussi un avertissement lancé à Poutine : pas question d’élargir ses ambitions dans le Sud-Est de l’Ukraine. Une précaution sans doute inutile, mais mieux vaut prévenir que guérir. Les troupes russes, dont on ne cesse de voir les limites depuis le début du conflit ne sont pas en état de se lancer dans une nouvelle bataille. La mainmise sur Odessa paraît s’éloigner.
L’aspect militaire ne doit pas faire oublier le volet civil de la guerre. Il y a bien sûr les destructions systématiques des habitations et des infrastructures. Il y a aussi les pertes humaines, avec les découvertes de plus en plus fréquentes de charniers. A l’origine de son agression, le Kremlin n’avait pas prévu qu’il serait contraint, quelques semaines plus tard, d’abandonner une partie du territoire conquis. D’où ces exactions mises au jour. Poutine a toujours présenté l’invasion de l’Ukraine comme une simple « opération spéciale ». Il s’agit plutôt d’une sale guerre menée par une armée qui ne parvient pas à ses fins.