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Avant la collecte, la Banque alimentaire à flux tendu

Alors que la collecte nationale de la Banque alimentaire a lieu vendredi et samedi, l’association n’a jamais eu aussi peu de stock dans ses locaux. Avec le confinement, les habitudes des supermarchés, pourvoyeurs en produits frais, ont changé. La structure essaie de s’orienter vers les producteurs locaux pour compenser.

« Vous voyez, ici, normalement, c’est plein de marchandises ». Danièle Regnault pointe du doigt un coin du local de la Banque alimentaire Sud-Champagne et Meuse. Sa présidente a fait les comptes. « On a perdu 200 tonnes en un an sur la ramasse quotidienne. » La ramasse quotidienne, ce sont les dons réalisés par les grandes surfaces au quotidien. Généralement des produits frais dont la date limite de consommation approche. Que s’est-il passé ? Les supermarchés ont changé leurs habitudes, notamment à cause de la crise du coronavirus, selon la Banque alimentaire. « Les magasins sont en difficulté, les gens achètent moins, alors, de plus en plus, ils vendent jusqu’au jour J de la date. Si c’est consommable jusqu’au samedi, ils vendent jusqu’au samedi soir en faisant des prix. »

Conséquence : la Banque alimentaire récupère moins de produits qu’auparavant en bout de chaîne puisqu’il est trop tard pour les consommer (sans compter la logistique : entre le moment où la structure récupère des marchandises et celui où les associations qui les distribuent les récupèrent, il peut se passer plusieurs jours).

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les dons de la plateforme logistique de distribution d’une grande enseigne, à Luxemont, sont passés de 68 tonnes il y a deux ans à quatorze tonnes cette année. Le “frais” représente près de 25 % du tonnage de la Banque alimentaire de Saint-Dizier « Il faudrait- qu’ils en gardent moins pour nous en donner un peu », explique Danièle Regnault. « En plus, ça leur permettrait de profiter d’aides de l’État en contrepartie ». Et cela permettrait également de ne pas jeter les invendus.

Plus de démunis,
moins de marchandises

De fait, la Banque alimentaire se retrouve à fonctionner à flux tendu. Mais si les stocks s’amenuisent, la distribution ne devrait pas trop en pâtir, au moins pour l’instant. « Nos associations (la Banque alimentaire fournit en denrées 43 associations caritatives, Ndlr) n’auront pas de problème parce que nous avons eu des dons, notamment de la Sodexo au niveau national et de la Direction départementale de la cohésion sociale de la Haute-Marne et de la Meuse à hauteur de 16 000 euros. Cela nous permet d’acheter des produits dans nos magasins partenaires. On fait de gros caddys mais ce sont des boîtes de conserve, des plats complets, des pâtes ou du riz, pas du frais. Et ça n’équilibre pas les pertes », explique Gilles Duhalde, chargé de communication de la structure. « On a toujours un peu d’avance, mais la distribution est moins qualitative parce qu’avant, on avait de tout et là on a moins de produits frais. On ne peut pas nourrir les gens qu’avec des gâteaux ! »

A cela s’ajoute également une baisse des stocks du Fonds européens d’aides aux plus démunis (FEAD) car lors du premier confinement, dix tonnes qui en étaient issues avaient été distribuées. L’Europe doit envoyer un surplus mais la livraison a été reportée à 2021.

La Banque alimentaire réfléchit donc à de nouveaux moyens pour récupérer des denrées. Elle se tourne notamment vers les producteurs locaux qui sont très peu nombreux, pour l’instant, à collaborer avec elle. La présidente de la Banque alimentaire s’est adressée à la Région, au Département et à la Chambre d’agriculture pour l’aider à les convaincre. « Le problème qui se pose, c’est qu’il y a de plus en plus de démunis, et de moins en mois de marchan-di-ses ».

Fr. T.

f.thore@jhm.fr

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