Automobile à Chaumont : le marché de l’occasion a bondi de 25 %
Face à la difficulté à accéder à des voitures neuves, le marché de l’occasion est en pleine expansion. A Chaumont, il a progressé de 25 % en quelques mois avec, pour conséquence, une offre limitée et des prix en hausse. Explications.
« L’occasion est devenue un gros marché ». Le constat de Nicolas Cheli, PDG de Nello Cheli et concessionnaire pour Toyota depuis peu à Chaumont, est sans appel avec « trois voitures d’occasion vendue pour une neuve ». Cette tendance s’est affirmée depuis la crise sanitaire, la production en berne de voitures neuves et la pénurie, aujourd’hui, de semi-conducteurs (voir ici).
Nicolas Chelli estime que “l’occasion” est poussée par la Covid et ses conséquences économiques. Faute de voitures neuves, les clients se tournent vers ce marché et plus particulièrement vers les voitures hybrides et électriques ; ces dernières étant pratiquement introuvables.
D’ailleurs, Nicolas Cheli explique chercher de nouvelles sources d’approvisionnements en constant qu’en trois mois, de juin à août, le garage a vendu ce qu’il commercialise, en temps normal, en cinq ou six mois.
Un bémol sur le diesel
Malgré tout, il met un bémol sur le diesel qui n’a plus la cote et n’intéresse plus les ménages pour des raisons environnementales. Cette observation est confirmée par Patrick Brousmiche, gérant de CDA Automobiles. Il est spécialisé dans la vente de toutes les marques.
Sur l’occasion, il parle d’un changement « radical et légitime » des clients. Il détaille : « le neuf bascule vers l’occase car les délais d’attente s’allongent et certaines familles ne peuvent pas attendre ». Il a observé deux types de vente dans ce domaine : « les voitures récentes avec peu de kilomètres au compteur et surtout les voitures de moins de 10 000 € ».
Ces dernières catégories correspondent souvent à une seconde voiture à essence, au sein d’un ménage, pour aller travailler. Il confie qu’il n’est pas évident d’expliquer aux acheteurs que l’hybride est l’avenir de l’automobile dans un département rural où la voiture est indispensable et n’est pas un luxe.
Des prix en hausse de 17 %
Pour Patrick Brousmiche, le fort développement s’applique aux hybrides, aux électriques et donc aux essences avec un marché en forte progression globale, de plus de 25 %. En fait, un effet de vases communicants s’applique avec le neuf qui, quant à lui, a baissé de 25 %. Le gérant dit n’avoir jamais vu cela sauf, peut-être, en 1985 et 1986, sur une courte durée. Or, il prévoit que le phénomène dure plus longtemps, « au moins un an, tant que la machine repart ».
Quant aux prix des voitures, inévitablement, selon la loi de l’offre et de la demande, ils sont en hausse. Les concessionnaires parlent d’une moyenne de 17 % avec la plus forte progression sur les véhicules quasiment neufs avec peu de kilomètres.
Frédéric Thévenin –f.thevenin@jhm.fr