Auto : frustrant pour Milesi
Longtemps dans le top 10, hier, lors de la 5e manche du championnat de Super Formula, à Suzuka, le Chaumontais Charles Milesi, victime d’une surchauffe d’un pneu, a finalement “perdu” une place dans le dernier tour d’une course souvent neutralisée. Rendez-vous aujourd’hui pour la 6e manche, au même endroit.
C’est à une drôle de course, hier, à laquelle ont assisté les spectateurs présents dans les tribunes de Suzuka, au Japon, et les internautes devant leur écran. En effet, sur les trente tours prévus au départ, il n’y en a eu réellement dix-sept ! Deux ont été des tours de formation en attendant d’évacuer une voiture récalcitrante dès le départ, et onze l’ont été derrière le safety car, la faute à de nombreuses sorties de route.
Le Chaumontais Charles Milesi, lui, a passé la ligne d’arrivée, en 11e position, non sans avoir été septième à mi-course, mais victime d’une surchauffe d’un pneu, il n’a pas pu “lâcher les chevaux” comme il le voulait. Ce problème de température des pneus, le Haut-Marnais en a été victime lors de la première séance d’essais libres, le matin. « A 300 km/h, un pneu a éclaté et Charles (Milesi) a fini dans le bac à sable, sans gravité », déclare le papa du Chaumontais, Patrice. « Il n’a pu rouler que quinze minutes seulement. Lors de la seconde séance, c’est un problème technique au niveau de la ceinture qui l’a embêté… »
Bien que n’ayant pas trouvé de solutions aux problèmes, Charles Milesi a fait une bonne Q1, terminant à seulement 7/10e de la pole position. Non qualifié pour la Q2, le Chaumontais, comme lors de la manche précédente à Autopolis, s’est élancé de la 17e place sur la ligne de départ.
Un problème de surchauffe des pneumatiques
Une course qui, dès le feu vert, a eu lieu derrière le safety car, durant cinq tours. La suite a vu Charles Milesi grignoter les places, passant de la 17e (9e tour) à la 9e (14e). A mi-course, le Chaumontais est même 7e ! La suite n’est pas de la même vaine, comme l’explique Patrice Milesi. « Le pneu arrière, une fois le droit, un autre fois le gauche, se déforme car en surchauffe. Il n’a donc pas pu prendre son rythme comme souhaité. Il a même été contraint de réduire son allure, alors que son coéquipier, lui, a éclaté son pneu. » La raison de cette surchauffe ? « Comme chez nous, c’est l’hiver au Japon. Les pneus sont donc mis dans une armoire chauffante. Le problème, c’est qu’ils n’arrivent pas à trouver la bonne température… » Résultat, Charles Milesi a été dans l’obligation de “temporiser” en attendant « de retrouver une fenêtre de température adéquate. »
Ce problème de pneu lui a été fatal dans les ultimes virages du dernier tour. Alors qu’il était dixième au général, il n’a pas pu éviter d’être dépassé par son compatriote Sacha Fenestraz. Frustrant car, comme le reconnaît le paternel, même si cette 11e place est « positive, il est possible de faire mieux. »
Le souci, c’est qu’une autre manche, la 6e du championnat, a eu aujourd’hui, et qu’il y a peu de chance que les ingénieurs trouvent la solution au problème. « Avec la Covid-19, il n’y a plus qu’un ingénieur allemand sur place », relate Patrice Milesi. « Il ne peut pas être partout. En fait, ce sont les ingénieurs allemands qui règlent la voiture habituellement, mais ils ne sont pas tous là… »
Comme hier, Charles Milesi va devoir faire une course intelligente et faire sien le proverbe “qui veut aller loin ménage sa monture”.
Yves Tainturier
y.tainturier@jhm.fr