Aurélie Filippetti : « Cigéo est inacceptable »
La tête de liste de “L’Appel inédit” aux élections régionales était annoncée à Bure en ce début de semaine. A l’issue du débat de la presse quotidienne vendredi à Reims, elle a répondu à nos questions.
Le Journal de la Haute-Marne : Peut-on faire marche arrière sur le projet Cigéo ? Et surtout la Région en a-t-elle le pouvoir ?
Aurélie Filippetti : Je suis contre le projet Cigéo à Bure. Ce projet d’enfouissement des déchets est une catastrophe financière car il va coûter des dizaines de milliards d’euros et c’est contraire à tous les principes de respect de l’environnement inscrits dans la constitution. Enfouir en couches profondes ces déchets haute activité à vie longue sans aucune possibilité de les ressortir, c’est inacceptable. Le Grand Est ne doit pas devenir la poubelle nucléaire de la France voire de l’Europe. La Région peut s’opposer très fortement à l’implantation. Mettre dans la balance les retours financiers sur les territoires est une vision à très courte vue. Au contraire, on doit dire que le Grand Est à un autre avenir. Dans ces départements comme la Meuse ou la Haute-Marne, on a tout ce qui est en lien avec l’écotourisme, l’agriculture et le développement lié au télétravail. La Région doit utiliser son poids politique pour dire non.
JHM : Oui mais alors que fait-on des déchets qui sont déjà produits ?
A. F. : Le problème du nucléaire, c’est bien justement qu’on ne sait pas ce qu’on fait des déchets. On ne peut pas continuer comme ça indéfiniment en produisant des déchets dont on ne sait pas quoi faire, qu’on ne traite pas et qu’on va enfouir de manière irresponsable. Il faut intégrer le coût de traitement de ces déchets dans le véritable prix de la filière nucléaire et l’obliger à travailler sur la manière dont elle va les gérer.
JHM : Donc, selon vous il faut reprendre la recherche ?
A. F. : L’idée déjà, c’est de produire moins de déchets chimiques et nucléaires, réorienter la recherche et développer les énergies renouvelables.