Au Vert-Bois, cris de détresse et ras-le-bol des riverains
SOCIÉTÉ. Depuis plusieurs semaines, des riverains du bâtiment Armor, au Vert-Bois, se plaignent de cris incessants d’une personne âgée, depuis son balcon. Cette situation semble inextricable. Explications.
C’est un problème de voisinage peu courant. Mais il perturbe la vie de plusieurs centaines d’habitants, sur les hauteurs du Vert-Bois. Une locataire de l’Office public de l’habitat (OPH), résidant l’immeuble Armor, rue Darius-Milhaud, crie, à longueur de journée. Soit depuis son balcon qui a vue sur la maison forestière, soit depuis sa fenêtre, qui donne sur la rue Jean-Philippe-Rameau.
« Cette dame crie jour et nuit »
C’est là que vit la famille Diard, au 3e étage du bâtiment Vivarais. « Au moins depuis le début de l’été 2022, cette dame crie, jour et nuit et tout le quartier en pâtit », explique Amandine. Avec son mari Vincent, ils sont les parents du petit Enguerrand, 20 mois, dont chaque nuit est perturbée. « Mon enfant se réveille et me dit « a peur », « a peur », il répète aussi les « au secours » que crie la dame, ce n’est plus possible ! »
Son mari a appelé à plusieurs reprises la police nationale, y compris en pleine nuit. Le commissariat confirme que des patrouilles se déplacent « une à trois fois par jour », depuis que le problème existe et que des riverains, comme les Diard, sollicitent le 17. Sur place, le témoignage d’Amandine n’est pas exagéré. Nous constatons que l’octogénaire crie depuis son balcon, des « au secours » puis des mots en arabe qui semblent vouloir dire toute sa détresse. Des riverains, depuis la rue, l’observent et discutent de cette situation qui perturbe tout le quartier. La femme âgée semble totalement paniquée.
« Il faut faire quelque chose pour elle, c’est triste »
« Lorsqu’elle voit qu’on l’observe au balcon, elle ferme la porte et crie de l’autre côté depuis la fenêtre, c’est usant. Il y a des nuits où elle n’arrête pas de hurler », poursuit Amandine, propriétaire de son logement depuis plus de cinq ans et qui a aussi enregistré, à l’aide de son smartphone, les cris de la malheureuse en pleine nuit.
Selon nos informations, la locataire en question est une femme de 85 ans qui souffre de plusieurs pathologies. Ses enfants – deux vivraient à Saint-Dizier – ne semblent pas prendre la mesure du problème rencontré par les voisins. « L’octogénaire ne représente pas de danger pour les autres mais bien pour elle même », confie une source proche du dossier. « Elle est perdue, elle voit des méchants partout, elle croit se faire agresser. » « L’OPH nous a même dit avoir coupé le gaz dans son appartement », reprend Amandine Diard. « Personne ne s’en occupe, c’est triste, il faut faire quelque chose pour elle. Que la situation s’arrange. Je discute régulièrement avec des personnes âgées du quartier, elles ne savent pas s’ils arriveront à dormir la nuit suivante. Tout le quartier en a marre. »
N. F.
L’OPH et le CCAS dans la boucle
La Ville, l’OPH, la police, les services sociaux… Tout le monde est au courant d’une situation qui devient aussi triste que dangereuse et pour laquelle malheureusement, il est compliqué d’agir sans la famille. Famille qui « ne veut plus en entendre parler, ils ne veulent pas gérer », assure l’Office public de l’habitat. « Tout le monde est au courant, mais sans la famille, on ne peut rien faire, on ne peut pas la placer, et la situation dure ». Du côté du Centre communal d’action sociale (CCAS), on évoque aussi « une situation pas facile, que l’on connaît et que l’on suit, mais pas forcément au quotidien », mais qui nécessite « une collaboration avec la famille » jusqu’alors « compliquée. Il y a des hauts et des bas. On va reprendre contact avec la famille. »