Au sommet – L’édito de Christophe Bonnefoy
Partir en pleine gloire. Le rêve. Et tous n’ont pas réussi le challenge. Nombreux sont ces sportifs qui ont cru pouvoir s’affranchir du poids des ans, se pensaient éternels et voyaient en leur pur talent la garantie de rester performants, à 37, 38, 39 ou 40 ans.
Par charité, on ne donnera pas de noms. Même s’il faut bien l’avouer, ces stars devenues parfois pathétiques sur le pré – puisqu’on parle pour le coup principalement de football – n’ont cure qu’on les affuble du statut de héros déchu. Leur avenir – financier – est assuré. Cela suffit, bien souvent, à leur bonheur, et pour cause.
Dans le cas de Benzema, la situation est un peu différente. Lui, a fait le bon choix. Le meilleur. Quitter le Real alors qu’il est encore adulé et au sommet de sa forme. Alors qu’il peut se vanter d’admirer chaque matin les cinq Ligues des champions sans doute posées sur sa modeste – ou pas – cheminée. Si on élargit notre vision, Benzema, ce sont quatorze années passées à Madrid, 25 titres remportés avec la “Maison blanche” et 354 réalisations qui en font le deuxième meilleur buteur du club. Et, fin du fin, un Ballon d’or remporté en 2022.
Mais Karim, c’est, aussi malheureusement, ce rendez-vous perpétuellement manqué avec l’équipe de France. Lui seul sait si blessure il y eut de ne jamais soulever la coupe du Monde. Et même si cela lui importait vraiment. Mais à l’heure où les clubs peuvent devenir plus importants que la sélection nationale, plus rémunérateurs en tout cas, Benzema relativise sûrement son histoire en bleu. D’ailleurs, s’il part effectivement en pleine gloire, il est fort probable que sa prochaine destination n’ait pas grand-chose à voir avec l’unique beauté du sport. Des étoiles madrilènes aux paillettes d’autres contrées, l’échelle des valeurs est quelque peu différente. On parle de l’Arabie saoudite.