Au Salon de l’agriculture en train : encore fallait-il que les Haut-Marnais arrivent à Paris
Aller au salon de l’agriculture s’est avéré complexe pour des Haut-Marnais. Sauf à ce qu’un chat noir se soit couché sur les rails pour les empêcher de rejoindre Paris, force est de constater qu’entre train supprimé et retards, faire l’aller-retour dans la journée a été ardu. Heureusement qu’une journée compte 24 h… Des difficultés soumises à l’appréciation du président de la Région et à son homologue au Département.
Des retards ont notamment compliqué les trajets de Haut-Marnais qui se rendaient au Salon de l’agriculture. Mardi 28 février. Mercredi 1er mars, aussi. A chaque fois à l’aller, et au retour. Mais comment l’agence départementale d’attractivité récemment créée va bien pouvoir composer avec des trajets SNCF émaillés d’imprévus entre la Haute-Marne et Paris ? C’est la question qui a été posée au président du Département Nicolas Lacroix.
« C’est vrai qu’on parle beaucoup d’une agence d’attractivité… mais on peut aussi parler d’une agence d’accessibilité. La Haute-Marne doit être accessible par les routes, c’est une mission du Département, et qui investit beaucoup dans celles-ci ». Avant de s’aiguiller sur les « autres mobilités », dont le rail. « C’est vrai qu’aujourd’hui, pour aller à Dijon, à Paris, à Reims, c’est une vraie difficulté » – et d’évoquer les navetteurs, étudiants et salariés. « Chaque jour, il y a des difficultés, tout le monde le sait -avec des retards »
. Et d’appeler à « une forme de mobilisation » à ce sujet car non seulement « le réseau se dégrade », mais conjointement, Nicolas Lacroix « sent monter un mécontentement légitime de tous ceux qui n’ont pas d’autre moyen que de prendre le train pour se rendre en réunion, au travail ou tout simplement pour des loisirs ». Et de revenir à la vocation de la nouvelle agence. « L’attractivité, ça passe par l’accessibilité d’un département ». Inéluctable conclusion du président Lacroix : on est loin de cette naturelle intrication, au point que l’éloignement se traduit par « un handicap » pour la Haute-Marne.
Pour trouver l’erreur, cherchez vers la SNCF
Une illustration de cette série d’embûches ferroviaires, coulées en outre dans un aller simple pour Paris a ensuite été donnée au président de la Région Franck Leroy, qui a volontiers accepté de réagir.
Le patron du Grand Est s’est au préalable inquiété de savoir si les arrêts du train étaient « prévus ». Il a su que non. « La difficulté qu’on a sur la ligne Paris-Troyes-Chaumont-Vesoul-Mulhouse, quoique les trains y soient assez récents pour ne pas dire neufs, c’est souvent avec nos exploitants » En résumé : la SNCF. Et de convenir qu’il arrive que se produisent « suicides, accidents, percussions de gibier… ».
Franck Leroy suppose que rien de tout cela ne s’est produit mardi 28 février, et en effet, rien de tout cela n’est arrivé. « Pour le reste, notre volonté, c’est, par l’électrification de la ligne, de garantir sa pérennité et de voir avec SNCF voyageurs et SNCF réseau toutes les améliorations qui peuvent y être apportées la viabiliser. C’est une ligne extrêmement importante pour nous car elle dessert le sud du Grand Est, avant de basculer en Bourgogne-Franche-Comté. Mais l’exploitation, c’est l’affaire de la SNCF » – c’est du matériel dont la Région s’occupe. « À mon sens, la question ne relève pas de ce volet-là, mais de l’exploitation. Au regard des constats évoqués, je me tournerai vers la direction générale de la SNCF pour savoir ce qui a pu se passer mardi ».
Mardi, mercredi, des Langrois voyageaient. C’est dire que manquer le passage de l’Orient express, qui est arrivé en avance en gare, leur a paru juste surréaliste.
Propos recueillis par Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr