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à Chaumont, les greffiers ont manifesté leur colère sur les marches du palais de justice : ils sont à bout de déconsidération

Au palais de justice, les greffiers à bout de déconsidération

à Chaumont, les greffiers ont manifesté leur colère sur les marches du palais de justice : ils sont à bout de déconsidération

Pierres angulaires du fonctionnement de la justice, les greffiers ont un métier méconnu. Comme ailleurs et beaucoup en France, à Chaumont, où les effectifs manquants et les vacances de poste essorent leurs rangs, ils se sont réunis lundi 26 juin sur les marches du palais de justice. Pour faire savoir leur opposition farouche au projet de grille indiciaire actuellement en discussion.  

Revalorisation des fonctionnaires en poste… contre dégringolade de leurs échelons, ce marché que le ministère de la Justice propose de sceller en octobre prochain, les greffiers n’en veulent surtout pas. Cette mesure leur apparaît comme la déconsidération de trop, sachant qu’ils estiment travailler dans des conditions notablement dégradées. À Chaumont comme dans de nombreuses juridictions en France, les greffiers ont dit leur colère, lundi 26 juin, en se réunissant sur les marches du palais de justice.

Effectifs érodés

« On compte 20% des effectifs manquants avec 21 greffiers au lieu de 25. Et encore, ce nombre comprend les temps partiels. C’est donc en réalité 25% des effectifs qui font défaut ». Tandis que, côté adjoints administratifs, en termes d’ »équivalent temps plein », le pourcentage s’établit à 30%, grondent les greffiers locaux. Et c’est sans compter avec les postes de magistrat du siège et du parquet vacants, précisent-ils. Total : le retard juridictionnel s’engrange. « Pour les divorces et les gardes d’enfants, la prochaine date du juge aux affaires familiales est… en avril 2024 ». Les couples qui prévoient de se séparer, souvent amenés conjointement à se pencher sur la manière dont ils vont se partager la présence et l’éducation des enfants, peuvent certes avoir recours à un notaire… si et seulement s’ils sont d’accord sur toutes les conditions de leur séparation – les cas de divorce par consentement mutuel. 

Aussitôt formés, aussitôt partis

« On a 30% de nos effectifs dont c’est la première affectation à la sortie de l’école ». Autrement dit, des jeunes gens que les greffiers en poste auront la charge de former… avant qu’ils ne repartent dans la juridiction de leur choix, et « tous les 30% » le feront, arguent les greffiers en colère. « La juridiction de Chaumont n’est pas attractive ». L’obstacle des transports est un boulet pour la cité préfecture, dénoncent-ils. La carence en effectifs de greffiers n’a semble-t-il pas échappé au ministère puisque des contractuels sont embauchés pour pallier ses conséquences sur le fonctionnement des tribunaux. Une marque patente de déconsidération aux yeux de la profession. Qui pointe du doigt dans le même temps une dérive de l’institution car les contractuels dépendent des magistrats quand les greffiers travaillent de manière indépendante. Ce n’est pas tout. « Des collègues projettent de changer de métier, en intégrant une collectivité territoriale par exemple ».

Alors un projet de grille indiciaire qui reverrait leurs émoluments à la baisse, quand, soutiennent-ils, ils ne comptent pas leurs heures supplémentaires non rémunérées, eh bien c’est non. Dans les groupes privés de messagerie, la profession envisage au demeurant de tenir bon.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Préoccupation du ministère ? « Baisser la pression »

Au terme de la rencontre avec le directeur de cabinet du Garde des Sceaux, les syndicats CGT chancellerie et services judiciaires, CFDT interco justice, FO justice et UNSA services judiciaires ont rédigé lundi 26 juin un communiqué commun dans lequel ils font état notamment de l’impossibilité qu’il y avait eu à discuter de l’amélioration des mesures et des conditions de reclassement. Puis ils indiquent qu’ils pourront toutefois prendre connaissance mardi 4 juillet de la proposition de la direction des services judiciaires sur le reclassement, qu’ils souhaitent pouvoir faire évoluer. Avant de conclure sur leur désappointement en entendant le « dernier conseil du ministère » à leurs représentants : « ce serait bon pour tout le monde si on faisait baisser la pression dans les juridictions ».

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