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Au Palace, Guy Delabre raconte l’histoire du syndicalisme

Le 19 janvier 2023, c’était la première manifestation de l’année contre la réforme des retraites.

Ce jeudi 11 janvier, au Palace, l’économiste Guy Delabre sera présent pour une conférence de l’Université de la culture permanente. La thématique du jour sera consacrée à l’histoire du syndicalisme, de sa création à aujourd’hui, et de son rôle majeur dans la démocratie.

Plus de quatre ans après avoir parlé longuement du 1er Mai, Guy Delabre est de retour à Saint-Dizier. Ce jeudi 11 janvier, l’économiste donnera une conférence intitulée « Le syndicalisme en France, histoire et actualités ». Un titre qui résume bien les grandes lignes ce que ce professeur à la faculté de Reims exposera : « L’objectif, c’est de revenir sur l’historique du syndicalisme ouvrier pour comprendre la situation actuelle », explique-t-il. Une thématique qu’il a creusée au fil des ses recherches en lien avec l’économie sociale et solidaire.

« Cela faisait depuis fort longtemps que l’on n’avait pas assisté à une telle unité. »

Guy Delabre Économiste, à propos du mouvement contre la réforme des retraites en 2023.

Les interdits de la Révolution de 1789, la loi autorisant la création des syndicats en 1884 (lire l’encadré), les formes réformiste, révolutionnaire, généraliste ou catégorielle du syndicalisme, ou encore l’état actuel du paysage français font partie des axes que Guy Delabre développera. « L’histoire du XIXe siècle est très intéressante. Sa deuxième moitié correspond à l’émergence des moyens d’expression. »

Retraites

Le 24 janvier 2020, l’Axonais d’origine s’était rendu à Joinville pour la même conférence. « La structure est la même, mais je l’ai actualisée en fonction des évènements récents. » Et il y en a eu. Impossible de ne pas revenir sur l’année 2023 qui a vu le mouvement syndical reprendre des couleurs, contre la réforme des retraites. Au sens propre, avec l’intersyndicale composée de différentes identités visuelles. Au sens figuré, par une présence massive des citoyens dans la rue pendant cinq mois, même après sa promulgation le 14 avril.

Paradoxalement, le bilan reste mitigé : « Cela faisait depuis fort longtemps que l’on n’avait pas assisté à une telle unité. Les syndicats ont repris confiance en leur capacité d’action qui est fortement accrue lorsqu’ils sont tous ensemble », estime Guy Delabre. « Le revers de la médaille, c’est qu’il n’y a pas eu de réels gains sociaux par rapport aux revendications. Le gouvernement a refusé toutes les perches tendues. »

Modèle

Aujourd’hui, la place des syndicats n’est pas facile. L’économiste prend en compte les derniers chiffres qui montrent que « la France a l’un des plus faibles taux de syndicalisation de l’OCDE (10,3 %) ». Il constate également que « Emmanuel Macron court-circuite les corps intermédiaires que sont les syndicats. L’absence d’échanges entre les élites et le peuple, pour faire simple, a ses limites. On l’a vu ensuite avec les gilets jaunes ». De plus, Guy Delabre remarque que « la société devient de plus en plus individualiste ». Citant l’exemple du télétravail qui s’est développé depuis le Covid ; peu propice au collectif et donc au syndicalisme.

Par conséquent, l’Axonais pense que « le modèle des syndicats doit être amené à évoluer ». Dans un élan d’optimisme, il aimerait compter sur « la puissance publique pour promouvoir le syndicalisme, leur reconnaître un rôle important, faciliter leur travail ». Avant de conclure : « Ils sont des relais d’opinions plus que jamais essentiels en démocratie ».

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Conférence ce jeudi, à 14 h 30, au Palace. Informations au 06.02.29.61.44.

Waldeck-Rousseau à Saint-Dizier

Parmi les grandes étapes de l’histoire du syndicalisme en France, Guy Delabre parlera de la loi de 1884. Promulguée le 21 mars de cette année-là, le mérite en revient en grande partie à Pierre Waldeck-Rousseau.

En Haute-Marne, il n’existe qu’une seule rue à son nom : à Saint-Dizier. « Créée en 1866 sous l’appellation rue du Canal, elle a reçu son nom actuel en 1923. Elle est trop récente pour offrir le moindre intérêt historique », indiquait le chanoine Camille Petit, dans son livre « Vieilles rues, vieilles pierres de Saint-Dizier », publié en 1986. Clin d’œil à l’histoire, c’est rue Waldeck-Rousseau, au numéro 17, que se trouve la Maison des syndicats. Haut lieu de lutte et de défense des salariés où sont regroupés les syndicats locaux, le bâtiment a également un rôle association important. Par exemple, ce mercredi 10 janvier, c’est là que la section locale « Le Perthois » d’Amnesty (à lire dans une prochaine édition), a tenu son assemblée générale.

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