Au fil du temps : le chœur de l’ancienne église de l’abbaye
Le chœur à chevet plat de l’abbatiale médiévale a été bien respecté par Daviler lorsqu’il a édifié la nouvelle église en 1764. Le mur du fond formant le chevet, orienté à l’Est, est percé de six baies avec un arc en plein centre surmontées de deux autres baies plus étroites, la composition s’achevant par un oculus. L’ensemble est voûté en berceau brisé comme dans de nombreuses églises du XIIe siècle.
Les vestiges conservés à Auberive sont caractéristiques de l’architecture cistercienne du milieu de ce XIIe siècle. L’aspect actuel du chevet, avec ses baies vitrées, correspond à la campagne de restauration conduite de 1951 à 1953 par Dom Guillou, moine d’Auberive. Il a fait abattre par des scouts le mur qui, depuis le XVIIIe siècle, fermait à l’Ouest les vestiges de l’église médiévale.
Après avoir servi de bûcher aux moines, le chœur avait été transformé en boulangerie et masqué par un four à pain pendant la période pénitentiaire, puis laissé à l’abandon. Dom Guillou a également identifié en 1949 les murs Est et Sud de l’ancien bras Sud du transept conservés sur une hauteur de plus de 3 m et noyés dans les maçonneries de la maison voisine, ainsi que les vestiges de deux baies et d’un lavabo liturgique.
Deux niches sont conservées dans le mur Sud du chœur : une armoire eucharistique et un lavabo liturgique. Celle qui a été soulignée par une double arcature a servi de tabernacle fermé par une simple grille jusqu’au XVIIIe siècle. Comme le remarquèrent alors Dom Martène et Dom Durand, le niveau d’origine du sol était plus bas que celui de la nef, ce qui pouvait représenter des risques d’inondation. Une restauration récente a permis d’indiquer cette différence de niveau. Les travaux de reconstruction ont remédié à cette situation en rehaussant le sol.
Pendant l’été 2006, Gilles Audoux, maître-verrier, a “habillé” le chœur cistercien dont il ne restait que le chevet composé de cinq baies disposées sur deux niveaux. La composition s’achevant par un oculus.
Au fil du temps, les vitraux de l’abbaye d’Auberive s’étaient dégradés et il fallait tout repenser. Gilles Audoux a présenté aux propriétaires de l’abbaye un projet qui a été accepté. Bernard Klasen, prêtre théologien et professeur en art sacré, a participé à cette réflexion. Symboles religieux et profanes se fondent dans ces vitraux. Trois nœuds évoquent La Trinité. Au deuxième niveau, la Vierge Marie est suggérée très abstraitement, on peut deviner l’évocation de l’annonciation et la parabole du buisson ardent. L’oculus, serti en son centre par un cristal permet de voir le bleu du ciel. Le bleu, symbole marial.