Au fil des chemins, c’est le coup de cœur
ASSOCIATION. En octobre, Au fil des chemins est sortie victorieuse des trophées RSE AXA 2022 dans le Nord-Est. La récompense ? Un chèque de 10 000 €, synonyme de bouffée d’air pour cette association d’insertion professionnelle basée à Vitry-le-François.
Quand elle entre dans le bureau où a lieu l’entretien, Véronique Baudouin a le visage rayonnant. Gaité naturelle ? Peut-être. Bonne nouvelle financière ? Plus certainement. En octobre, l’association vitryate Au fil des chemins a remporté le prix « coup de cœur » lors de la première édition des trophées RSE (Responsabilité sociale des entreprises, ndlr) AXA dans le Nord-Est. En d’autres termes, plus concrets : un chèque de 10 000 €, saluant l’engagement social et environnemental de l’organisation. Il y a en effet de quoi avoir la mine réjouie.
« Lorsqu’on m’a demandé d’être présidente de l’association, j’ai refusé… Une heure après, j’ai dit oui », pouffe Véronique Baudouin, à la tête de l’asso depuis sa création en 2009. Treize ans plus tard, Au fil des chemins est une machine d’insertion professionnelle et de recyclage des vêtements bien huilée : six personnes à l’encadrement, 32 salariés en voie d’insertion, plus de 2 500 adhérents, 30 conteneurs répartis à Vitry-le-François et en périphérie, 20 tonnes de vêtements collectées chaque mois… De quoi tétaniser un arithmophobe.
En quête de fonds
« Mais on n’a pas de sous », coupe la directrice de l’association Sylvie Cornu. Si diverses subventions et du mécénat permettent de tenir la barre, « ce chèque de 10 000 € fait beaucoup de bien à la trésorerie », concède-t-elle. Car pour faire tourner une telle structure, de l’argent, il en faut. Au fil des chemins accompagne des personnes éloignées de l’emploi – pour autant de raisons qu’il serait possible d’en imaginer – dans leur recherche de travail ou de formation.
Le deal est simple : les contrats signés entre l’association et ses salariés ne peuvent excéder deux ans (sauf pour les personnes à quelques années de la retraite). En échange, l’organisme met tout en œuvre pour « redonner confiance en soi et goût au travail » aux personnes aidées. Celles-ci peuvent occuper une multitude de postes, de la manutention à la vente en passant par la menuiserie.
Démarche écolo
En plus du textile, son fer de lance, Au fil des chemins a étendu son champ d’action à la restauration de mobilier depuis quelques années. La cohorte de 32 travailleurs est donc répartie sur plusieurs pôles, sous l’œil des encadrants qui n’hésitent pas à mettre la main à la patte. « Notre position d’encadrant ne nous met pas au dessus des salariés », certifie Sylvie Cornu.
Au fil des chemins met aussi un point d’honneur à respecter l’environnement. Sur les quelques 20 tonnes de vêtements récupérés chaque mois, près de treize passent entre les mains expertes des salariés pour retrouver une seconde jeunesse. Le textile restant est envoyé vers l’entreprise alsacienne GGD. Là-bas, les habits strictement invendables sont recyclés et deviennent des produits isolants. Zéro déchet, donc.
Dorian Lacour
Objectif bien-être pour les travailleurs
L’association ne badine pas avec le bien-être de ses salariés. « Il y a un atelier théâtre, un atelier sophrologie, tout le monde passe la formation sauveteur secouriste du travail », énumère Véronique Baudouin. « Il y a aussi des cours de français et de mathématiques, pour ceux qui en ont besoin ! », ajoute Sylvie Cornu. Un véritable cocon pour des personnes victimes d’accidents de la vie.
Plus de 65 % des travailleurs bénéficient d’une « sortie positive » au terme de leur contrat avec Au fil des chemins. Certains décrochent un contrat de travail, d’autres trouvent une formation – qui peut être financée par l’association – et ceux pour qui c’est possible partent à la retraite. « Parfois, l’accompagnement ne marche pas du tout, mais ça reste assez rare », se satisfait la directrice.