Au cœur du stockage des vaccins à – 80 °C
C’est l’hôpital de Chaumont qui abrite le super-congélateur contenant les doses vaccinales qui doivent être conservées à – 80 °C. Leur gestion demande aux équipes un travail des plus méthodiques et méticuleux. Rencontre.
Le super-congélateur est arrivé à Chaumont le 28 décembre. Du fait de sa géographie centrale, c’est l’hôpital de Chaumont, singulièrement les locaux de la pharmacie, qui a été désigné pour accueillir cet équipement. Il n’y a qu’un seul super-congélateur dans le département. Il a été confié au Centre hospitalier par santé Publique France. C’est de là que chaque jour partent les flacons de doses vaccinales qui vont irriguer la Haute-Marne en rejoignant notamment les centres principaux de vaccination (Saint-Dizier, Chaumont, Langres, Bourbonne-les-Bains), les centres éphémères et les unités mobiles dont les vaccibus. Bénédicte Roy, responsable de la pharmacie de l’hôpital de Chaumont, tient une feuille dans la main.
Extraction en temps en en heure
Elle récapitule les commandes de chaque jour, des quelques flacons qui partent au foyer de vie Breuvannes, aux doses qui doivent rejoindre le centre éphémère de Chalindrey ou celles qui seront acheminées vers le vaccinodrome de Saint-Dizier ou celui de Chaumont. Il faut donc extraire du super-congélateur, en temps et en heure, le nombre exact de flacons à l’unité près.
Travail minutieux
Car l’objectif premier qui guide les gestes des équipes est de perdre aucune dose. C’est un travail minutieux, extrêmement méthodique qui est effectué chaque jour par Bénédicte Roy et ses équipes. Ce mardi 20 avril, pour saluer leur engagement sans faille et leur gestion parfaite des stocks depuis des semaines, le préfet de Haute-Marne, Joseph Zimet et le directeur territorial de l’ARS, Damien Réal se sont rendus sur place où ils ont été accueillis par le directeur des hôpitaux, Guillaume Koch, la directrice des soins, Caroline Moinet, et Brigitte Siméoni, directrice de la pharmacie à usage intérieur pour les groupements de coopération sanitaire. Ce sont exclusivement des doses de vaccin Pfizer qui sont conservées dans ce congélateur qui maintient une température de de – 80 °C. Une fois sorti, reconditionné avant d’être acheminé vers une pharmacie d’office avant de rejoindre les sites d’injections, le précieux liquide a une durée de vie de cinq jours. «Pour les premières extractions -c’est ainsi que se nomme le prélèvement des flacons dans le congélateur-, nous nous sommes chronométrés », explique Bénédicte Roy.
L’ouverture de la porte ne peut excéder 1 minute et 15 secondes
L’ouverture de la porte ne peut excéder 1 minute et 15 secondes. Déjà, quelques secondes d’ouverture, font remonter la température qui passe de – 80 à – 77 °C. Il faudra quelques minutes à l’appareil pour retrouver sa température « normale ». Les livraisons ont lieu chaque semaine.
C. C.
Combien ?
Une fois par semaine, le centre hospitalier est livré. Depuis quelques semaines, la livraison hebdomadaire est stable : six plateaux de 195 flacons. C’est précis. Cela fait entre 7 020 à 8 190 doses par semaine, selon que l’on fait cinq ou six doses par flacon. Pfizer préconise aujourd’hui de faire six doses.
Traçabilité et chaîne de froid
Chaque flacon est tracé de son arrivée à l’hôpital de Chaumont jusqu’à l’injection. Ainsi, les équipes savent précisément dans quelles conditions et à quelle température les doses ont “voyagé”. Tout ceci est très encadré. Des graphiques très précis relatent la vie du vaccin depuis son arrivée à l’hôpital.
C’est dit
« Vous avez breveté un modèle de vaccination en milieu rural », a souligné mardi le préfet en félicitant les équipes. Le volume de doses de Pfizer va-t-il évoluer dans les semaines à venir ? Non, nous précise Damien Réal, jusqu’à fin mai, elles devraient se maintenir à 1 179 flacons par semaine.