Au cœur du cortège, le nucléaire sur toutes les lèvres
Lors de la manifestation anti-nucléaire entre Bure et Mandres-en-Barrois, jhm quotidien s’est fondu au sein du cortège. L’occasion de prendre le pouls des opposants, profondément antinucléaires mais qui ne perdent en rien leur optimisme.
Pendant la marche organisée dans le cadre des Rencontres des luttes paysannes et rurales, amorcée peu avant 15 h (lire ici), les discussions battaient leur plein. Forcément, le nucléaire était au cœur de moult discussions. « On parle de la terre que nous allons laisser à nos arrière-arrière-petits enfants, nous ne sommes jamais assez nombreux pour défendre ce qu’on leur laissera de notre monde », s’apitoie Alice*. « Nous militons depuis une quinzaine d’années, pour l’écologie, et donc contre cette poubelle nucléaire », poursuit Eudes*, son conjoint.
Alors qu’elle a passé la semaine au festival de Cirfontaines-en-Ornois, Jeanne*, la vingtaine, est ravie. « C’était vraiment génial, on a pu échanger avec plein de personnes venues du monde entier, sur des problématiques écologiques et sociales. Et puis, cette marche contre l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure conclut parfaitement la semaine. » Même son de cloche pour Jérémy*, à peine plus âgé, quelques mètres plus loin : « On veut montrer notre opposition, parce que transformer une belle région comme celle-ci en décharge nucléaire, ce n’est pas normal. »
Solidarité internationale contre le nucléaire
Les rencontres des luttes paysannes et rurales ont drainé bon nombre de participants venus des quatre coins du globe, notamment d’Amérique du Sud et d’Afrique. « Des personnes venues du Congo et du Mali, parmi les premières victimes du changement climatique, viennent ici en solidarité avec nous. Je trouve ça magnifique », s’enthousiasme Alice*, qui a été profondément marquée par une phrase prononcée lors d’une conférence sur le camp de Cirfontaines-en-Ornois : « Le combat pour la survie est un chemin de passage. »
La marche se voulait certes radicale, bien qu’il n’y eût aucun heurt, mais certains discours étaient pour le moins mesurés. « Je ne pense pas qu’on puisse se passer du nucléaire. Il faut trouver une alternative, produire moins, avec ce que l’on a, mais l’arrêt du nucléaire en un claquement de doigts, je n’y crois pas », souffle ainsi Julien. Il ajoute tout de même que cette marche est « nécessaire, vraiment importante ». En tête de cortège, Jacques* tempête quant à la fréquentation de la manif : « Pour la Meuse, c’est pas mal oui, mais j’aurais aimé que nous soyons beaucoup plus. La cause le mérite. » Selon le comptage de jhm quotidien, il y avait environ 600 manifestants. Loin d’être famélique.
Dorian Lacour
* Les prénoms ont été changés.