Au chevet de l’offre de soins
Comme nombre de territoires ruraux, le Pays de Langres voit son offre de soins fondre au fil des années. Et le vieillissement des médecins libéraux, généralistes comme spécialistes, ainsi que le flou autour de l’avenir du centre hospitalier n’incitent pas à l’optimisme. Revue de détails.
Depuis août 2021, et l’annonce de la réorganisation de la filière hospitalière en centre et sud haut-marnais, dans le cadre du “Ségur de la santé”, c’est le sujet du moment. Profusion de déclarations et d’analyses, sur fond de craintes quant à l’avenir du centre hospitalier de Langres, ont rythmé ces derniers mois. JHM Quotidien a jugé utile de dresser un état des lieux actuel sur l’offre de soins en Pays de Langres. Pour que chacun puisse comprendre ce que signifient réellement les évolutions qui devraient être décidées par l’Agence régionale de santé (ARS), en septembre prochain.
Le site phare est naturellement le Pôle de santé langrois, qui se compose – dans le cadre d’un partenariat rarissime – d’un hôpital public et d’une clinique privée. L’hôpital public se compose aujourd’hui de trois services de médecine (pour 62 lits), d’un service de soins de suite et de réadaptation (SSR) post-chirurgical (21 lits), d’un service de SSR pour la cardiologie et la pneumologie (huit lits), d’un hôpital de jour (quatre lits), d’un service d’accueil des urgences (quatre lits), d’un laboratoire, d’un service d’imagerie médicale, d’une offre de consultations en spécialités grâce à la venue de plusieurs médecins du CHU de Dijon, dans le cadre du Groupement hospitalier de territoire (GHT) 21-52, et de l’Ehpad de La Trincassaye. La clinique, gérée par le groupe Elsan, comprend, quant à elle, le pôle chirurgie (quatre lits, auxquels s’ajoutent cinq d’interventions en ambulatoire), 15 lits de SSR et six lits d’unité de soins continus. Rattaché, quant à lui, au CH Haute-marne (basé à Saint-Dizier), le centre médical Jeanne-Mance de Langres se concentre sur la psychiatrie générale.
Un pour 1 500
Sur le plan libéral, il existe trois maisons pluridisciplinaires de santé, à Langres, à Fayl-Billot et à Bourbonne-les-Bains. Il ne subsiste plus que 22 médecins généralistes sur l’ensemble du Pays de Langres, à l’âge moyen, qui plus est, relativement élevé. Sur une population de 47 000 habitants, le ratio s’établit à un généraliste pour environ 1 500 patients, soit bien au-delà de la moyenne nationale (un pour 800). Le déficit est donc important et explique les difficultés croissantes dans les délais de prises de rendez-vous et d’établissement d’un médecin traitant. Le tarif est le même pour l’ensemble des spécialités.
Nicolas Corté
n.corte@jhm.fr
Le rôle des représentants des usagers
Créée en 2002, la Commission des usagers (CDU) est une institution obligatoire dans chaque hôpital, mais largement méconnue. Elle se compose de deux représentants des usagers (issus d’une structure reconnue nationalement) titulaires, deux suppléants et de membres médicaux et non-médicaux du centre hospitalier. Cette activité est bénévole. Au sein de l’établissement langrois, les représentants sont Mathieu Thiébaut (qui la préside), Michèle Gasperment, Pierre Gallien et Francis Midy. La CDU a un rôle essentiel de médiation et de lien entre les usagers et l’hôpital. Elle recueille les réclamations, les analyse et, le cas échéant, organise une médiation. Le champ est très vaste, et va de l’acte médical à la signalétique, en passant par l’hôtellerie. L’Ehpad, partie intégrante du centre hospitalier, est également concerné. La CDU travaille également sur la certification de l’hôpital (celle de Langres est de niveau A, le meilleur), sur le livret d’accueil, ou encore sur le questionnaire remis à chaque patient à la sortie de l’hôpital.