Au bout du rouleau – L’édito de Christophe Bonnefoy
L’hôpital tousse, ses personnels étouffent et les malades suffoquent. C’est l’effet domino. C’est même presque l’histoire du serpent qui se mord la queue. Plus ça va, moins ça va. Encore plus de malades, encore moins de soignants… Donc encore moins d’assurance d’être bien soigné… Qui a déjà fait l’expérience d’une attente de quelques heures aux Urgences sait qu’arriver à conserver la santé s’apparente parfois à un véritable parcours du combattant. Mais aussi que ceux qui soignent risquent bien de voir la leur se détériorer, quand ce n’est pas déjà fait. C’est un comble : les arrêts maladie s’accumulent au sein des hôpitaux.
Et ça dure depuis des années, pour ne pas dire des décennies. Mais il n’est jamais trop tard pour, enfin, tenter de trouver le remède. Pas forcément miracle, mais au moins de quoi apaiser les douleurs. Les mesurettes des derniers mois, comme la prime mensuelle de 100 euros versée depuis juillet, sont loin d’avoir répondu aux attentes des personnels hospitaliers. Ils réclament, en toute logique, bien sûr une augmentation des salaires, mais aussi, et peut-être surtout, une hausse des effectifs et la réouverture de lits supprimés. Ils veulent, tout simplement, obtenir les moyens nécessaires, dans tous les sens du terme, pour accueillir les patients dans des conditions acceptables.
Face à la grogne qui s’est exprimée hier dans la rue, comme un point d’orgue à un mal-être qui ne cesse de s’amplifier, Emmanuel Macron a promis, pour la semaine prochaine, des « décisions fortes ». Il a dit avoir « entendu la colère et l’indignation ». Reste à savoir de quoi sera composé le traitement.