Festival de Montier : les scolaires à pas de loup
Les scolaires sont en nombre les deux premiers jours du festival. L’Afpan en attend 3 500. Nous avons assisté à une conférence interactive sur le loup à leur destination.
Des cris de loups se font entendre au fond du chapiteau. Des visiteurs se retournent, alertés. On les entend de loin, les élèves de CM1 de l’école Jules-Ferry de Saint-Dizier. Pas autant que les loups, « qui se font entendre à 7 km de là où ils se trouvent », leur apprendra Jean-Marie Ouary, guide naturaliste pour Mille Traces, basée dans la Drôme. C’est au stand de cette association sur « le retour du loup en France » que les élèves d’élémentaire en ont appris davantage sur cette bête pas si grosse que ça (35 kg en moyenne) et pas si effrayante que ça – « cela fait 30 ans j’étudie cette espèce et je peux vous le dire, c’est un pétochard » – conclura l’animateur.
« Le loup est-il gentil ou méchant ? »
Autant de temps que Jean-Marie Ouary et ses collègues font circuler cette exposition dans toute la France, qui consiste d’abord à présenter l’environnement de la bête : ce qu’elle mange, comment elle vit, comment s’organise la meute, qu’est ce qui la caractérise… « Vous savez ce que représente cette corde au sol ? Ce sont les traces d’urine, le loup marque son territoire. Il fait partie, comme le renard ou le chacal, des canidés ayant un odorat très développé », précise le spécialiste.
Et pour capter son jeune auditoire, rien de tel que de le rendre acteur : chacun a pu d’abord avoir une peluche, pour se mettre dans la peau de différentes espèces, avant de jouer aux loups, avec des masques sur mesure. Olona et Kenjy sont les premiers à jouer louve et loup, avant que leurs camarades ne composent le reste de la meute. Un de leur camarade aura la chance de visiter la tanière et d’en ressortir les habits couverts de feuilles mortes. La louve se fait ainsi un petit matelas pour rester au chaud. A la question finale de savoir si, « à votre avis, le loup est gentil ou méchant ? », les enfants ont répondu par la première réponse à une très large majorité. A Jean-Marie Ouary de leur répondre : « Il est ni méchant, ni gentil, il est sauvage. » « Cette expo a 25 ans. Dès le départ, le but était de faire une information sur le loup, qui n’a pas les yeux noirs et qui ne fait pas 250 kg », indique le spécialiste qui a passé sa carrière à suivre la vie des meutes. La peur du loup est souvent mise en avant, alors que les attaques, notamment de brebis, restent marginales. L’espèce, estimée à un millier seulement en France, est à protéger. Il faut pour cela « la laisser dans sa faune sauvage », conclut Jean-Marie Ouary.
A Montier, 3 500 scolaires sont attendus les deux premiers jours de festival. « Chaque classe avait choisi en amont un atelier et une conférence. On a 150 ateliers et quatorze conférences, avec des écoliers, collégiens et lycéens, qui viennent aussi de loin, cette année, de Chaumont, Troyes, Metz ou encore, Provins », détaille Mathilde Duchaine, chargée de projets et de la programmation scolaire à l’Afpan.
N. F.