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Une semaine après l’attentat d’Arras, deux profs bragards racontent leur quotidien

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Agathe Papini et Lionel Breux racontent leur quotidien, une semaine après l’attentat d’Arras.

Agathe Papini et Lionel Breux sont professeurs d’histoire-géographie, respectivement au lycée Saint-Exupéry et au collège Luis-Ortiz. Une semaine après l’attentat d’Arras, ils racontent leur quotidien, et soulignent la situation complexe dans laquelle se trouvent leurs élèves.

Ça a été un choc. « Mon téléphone, que je laisse au fond de ma salle, n’arrêtait pas de vibrer. À 12 h 21, je suis allé voir ce qu’il se passait, et j’ai appris la mort de Dominique Bernard en lisant mes notifications. J’étais avec ma 6e archéologie jusqu’à 12 h 25. J’ai arrêté mon cours immédiatement », détaille Lionel Breux, professeur d’histoire-géographie au collège Luis-Ortiz. Agathe Papini, qui enseigne la même matière au lycée Saint-Exupéry, a appris la terrible nouvelle plus tard. « Je travaillais au service éducatif du musée de Saint-Dizier. Un collègue est passé dans l’après-midi, il m’a appris la nouvelle… », soupire-t-elle.

En plus de la tristesse, on ne peut plus normale, les deux enseignants ont un sentiment de lassitude. « Je me suis dit, “l’Éducation nationale est encore visée”, alors qu’on a tenté de tirer la sonnette d’alarme », se désole Agathe Papini. Et Lionel Breux de poursuivre : « J’ai toujours Samuel Paty quelque part au fond de ma tête. Vendredi, j’ai eu l’impression qu’on rembobinait la cassette. »

Ouvrir la discussion sur l’attentat

Après un attentat, forcément bouleversant, on pourrait penser que les langues se délient. Ça n’a pas forcément été le cas tout de suite. « En dehors d’un demi-groupe en EMC (enseignement moral et civique, ndlr), je n’ai globalement pas eu de questions de la part de mes élèves », raconte Agathe Papini. 

« Le vendredi après-midi et le lundi matin, personne n’en parlait, sûrement par pudeur. En revanche, après la minute de silence à 14 h, j’ai été submergé de questions pendant près de 40 minutes. Les élèves avaient besoin de parler de ce qu’il s’était passé », détaille Lionel Breux, d’autant plus touché par les événements qu’il a passé des épreuves de son bac au lycée Gambetta-Carnot d’Arras, où a eu lieu l’attentat. Si la discussion a semblé incontournable, aucun des deux enseignants n’a forcé le sujet. « S’ils ne veulent pas en parler, je ne leur impose pas », certifie la professeure de lycée.

Élèves en détresse

Globalement, et sans même parler du tragique attentat d’Arras, Agathe Papini et Lionel Breux ressentent une détresse chez leurs élèves. « Depuis la Covid-19, ils n’arrivent plus à se projeter dans l’avenir. Ils sont un peu dépités, certains d’humeur dépressive », s’inquiète la première. « C’est comme si on leur avait volé leur collège. Pas de sorties, moins de projets, le port du masque… Ce n’était pas facile », poursuit le second. Ce constat, assez alarmant, couplé à la situation tendue avec l’élévation du plan Vigipirate au niveau alerte attentat, ne décourage toutefois pas les enseignants, qui se refusent à « aller au travail la boule au ventre ». En attendant des jours meilleurs.

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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