Attendre quoi ? – L’édito de Christophe Bonnefoy
Fabio Grosso n’avait pas besoin de ça. Lui qui rame comme un galérien pour sortir l’OL d’une situation qui n’a rien de confortable – la dernière place du classement de Ligue 1 de football – se serait sans doute bien passé d’événements extra-sportifs, qui l’ont visiblement marqué. Au sens propre, comme au sens figuré d’ailleurs.
Mais d’un mal a-t-il pu faire un bien ? On lui souhaite. Le caillassage du car de l’Olympique lyonnais, dimanche dernier à Marseille, aura, selon les mots du gardien Anthony Lopes, « resserré les liens » entre les joueurs. Et avec l’entraîneur. On verra sur le terrain si c’est le cas.
Reste que la raison, et une certaine sagesse, finalement, qui animent Fabio Grosso – on l’a bien senti lors de sa conférence de presse ce vendredi – ne peuvent atténuer la violence de faits dont les victimes, toutes stars qu’elles sont, garderont une trace. « On ne peut pas mettre en danger la vie des gens pour du sport ». Tout est dit, en une phrase, par le coach italien.
Il est loin, le temps où le football reflétait uniquement l’envie de vibrer (positivement) autour d’un événement. Qui peut, aujourd’hui, partir au stade avec son enfant en n’intégrant pas qu’il y a quelque part un danger ?
Solutions au problème ? Elles se font attendre. Au grand dam, et de la majorité des supporters, et des clubs qui, pour certains, ne font pas ce qu’il faut pour mettre hors-jeu les brebis galeuses, notamment chez les ultras.
Il y a urgence à éradiquer la violence, et pour parler simple, la bêtise dans et autour des stades. Urgence ? Comme le craint Fabio Grosso, il faudra peut-être attendre un drame pour que les choses bougent.
En réponse aux événements de dimanche dernier, la mesure la plus forte, si l’on peut dire, a été, pour cette nouvelle journée de championnat, d’interdire aux supporters lillois de se rendre à Marseille. Affolement général et décisions à l’emporte-pièce ? Manque de prendre le mal à la racine ? On se le demande.