Attendre pour voir – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne peut pas tout considérer comme de la simple communication à visée électoraliste. Même si, bien sûr en ce XXIe siècle, tout(e) homme ou femme politique n’est pas entouré que de conseillers très techniques en leur domaine. Les ministères sont, aussi et on peut le déplorer, “drivés” par des pros du marketing. Les Français ne sont d’ailleurs ni idiots, ni naïfs. Ils sentent bien que les propos sonnent régulièrement faux. Et ils le traduisent au moment des scrutins. Mais c’est un autre débat.
La vaste opération anti-drogue engagée à Marseille a évidemment été pensée pour marquer les esprits, quels qu’ils soient. Annoncée comme « sans précédent », elle répond d’abord à une situation dramatique qui fait de la ville une des plaques tournantes de tous les trafics et gangrène les quartiers autant qu’elle pourrit la vie des habitants. Les dizaines de règlements de comptes par arme à feu et les morts qui vont avec en sont la triste preuve.
Alors doit-on, comme certains l’ont fait ce mardi dans l’opposition, uniquement critiquer cette démonstration de force et ne la considérer que comme une opération de com’ ? Evidemment non. En soi, le déploiement massif de forces de l’ordre se justifie totalement. On ne réglera pas le problème par la diplomatie face à des trafiquants sans foi ni loi. En filigrane pourtant, on devine qu’il ne faudra pas crier victoire trop vite. La présence sur place d’Emmanuel Macron ne rappelle que trop les grandes annonces passées. Aujourd’hui malheureusement, on ne peut que tirer un triste bilan : les mots et les promesses furent forts par le passé. Porteurs d’espoir. Pour quels résultats…
On peut même aller plus loin et se souvenir de ce Président qui voulait débarrasser certains quartiers des fauteurs de troubles, au Kärcher s’il le fallait… C’était en 2005. Déjà…
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