Attaque moderne – L’édito de Christophe Bonnefoy
Qu’on se le dise : les ménages, mais aussi les entreprises, ne sont pas les seuls à être dans le collimateur. Non pas des services des impôts, des huissiers ou autres organismes qu’on préfère voir sévir chez les autres que chez soi. Mais de pirates informatiques sans scrupules.
L’Etat aussi est dans le viseur. Ici sans doute, pas d’escrocs à la petite semaine, mais des puissances étrangères qui, sous couvert d’organisations peu recommandables mais qui jouent le rôle de pseudo-couverture, nous rappellent que les guerres ne se jouent pas que sur les champs de bataille. Elles sont aussi virtuelles. Avec de potentiels dégâts bien réels.
Comment déstabiliser un pays ? En l’attaquant à la souris. Pas la petite bête. L’autre, qui par le biais de l’informatique, peut être synonyme de paralysie totale et par effet boule de neige impacter sur… les ménages et les entreprises, entre autres.
La cyberattaque dont a été l’objet l’Etat français ce week-end est, d’après Matignon, d’une « intensité inédite ». Toujours selon les services du Premier ministre, son impact aurait été significativement réduit et l’accès à la plupart des sites visés largement « rétabli ». Sûrement. Peut-être. Ou pas.
Quelle que soit l’origine exacte de cet assaut à distance – on devine néanmoins d’où il a pu provenir, puisqu’il a été revendiqué par des groupes de hackers réputés prorusses -, le fait n’est en tout cas pas anodin. En cette année de Jeux olympiques, mais aussi d’élections européennes et en pleine instabilité géo-politique, le coup de semonce est clair : « Ne nous cherchez pas trop, vous allez nous trouver ».
Une seule vertu à ce bombardement informatique : voilà une excellente répétition générale pour tous ceux qui ont pour mission de garantir la sécurité informatique au sommet des institutions. De garantir la sécurité, tout court, d’ailleurs.