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Athlétisme à deux vitesses

D’un côté il y a les athlètes de haut-niveau, qui ont la possibilité de s’entraîner dans de bonnes conditions. De l’autre, il y a ceux qui, entre le contexte sanitaire et l’absence d’infrastructures, doivent faire avec les moyens de bord et ce n’est pas facile.

Catelle Mourgues était la seule Haut-Marnaise à participer, le week-end dernier, aux championnats de France élites indoor, à Miramas (Bouches-du-Rhône). Athlète et triathlète de haut niveau, désormais licenciée à Reims, Catelle Mourgues dispose d’infrastructures qui lui permettent de s’entraîner dans de bonnes conditions, au quotidien, ce qui n’est pas le cas des athlètes du département. L’occasion, pour les présidents et entraîneurs des clubs de Haute-Marne de donner leur ressenti sur la situation actuelle et les conditions de qualification aux “France” indoor.

Pascal Konecny (au centre) et Jean-Noël Ledentu (à droite), de Saint-Dizier et de Chaumont, donnent leur ressenti sur la situation actuelle.

Pascal Konecny (président du Comité départemental 52) : « Une énorme différence de traitement »
« Catelle (Mourgues) est qualifiée pour les championnats de France indoor sur 3 000 m parce qu’elle a le niveau et nous la félicitons. En revanche, si elle est la seule Haut-Marnaise présente, c’est qu’elle est la seule aujourd’hui à pouvoir s’entraîner. Les athlètes haut-marnais de niveau national de Chaumont, Bologne, Langres ou Saint-Dizier sont, eux, contraints au couvre-feu à 18 h, n’ont pas d’installations ouvertes, car ils ne sont pas listés athlètes de haut niveau, n’ont pas la possibilité de faire de la musculation et, de surcroît, n’ont même pas le droit de participer aux meetings qualificatifs à ces championnats de France. Dans ces conditions (qui sont les mêmes pour tout le sport amateur), il n’est pas question de sélections nationales. Il y a là une énorme différence de traitement au niveau des entraînements en ce moment, qu’il faut préciser, car elle est majeure. »

Jean-Noël Ledentu (président de l’ECAC athlétisme) : « laisser les athlètes s’exprimer »
« Pour moi, ce n’était pas un championnat de France. Il n’y avait que les athlètes sur liste de haut niveau à Miramas. A l’ECAC, nous aurions pu qualifier trois athlètes, Alik Bagdasaryan, à la perche, Marie-Léna Person sur 200 m, cadette, et Mehdi Derbal au 800 m. Et près de sept ou membres d’Athlé 52 avec les autres clubs. C’est une situation bizarre. La Fédération a décidé ainsi. La saison hivernale n’a pas commencé qu’elle est déjà finie pour nous. Aucun athlète n’a pu courir, en cross ou en indoor. On attend le feu vert pour la saison estivale qui est en pointillés. Pour le hors stade, on espère une reprise mi-avril. Pourtant, on s’entraîne comme on peut. Le calendrier est figé pour l’heure. Sans oublier nos infrastructures, avec par exemple un stade Daniel-Louis, à Chaumont, qui est déclassé pour les toutes les compétitions. Et des créneaux difficiles à trouver, notamment l’hiver. On ne peut rien faire. Je pense que nous devrons aller sur Dijon, Troyes, Reims ou Lyon. Il faut laisser les athlètes s’exprimer. »

L’entraîneur de l’AS Bologne, Fabrice Guyot, aimerait pouvoir s’entraîner “normalement”.

Fabrice Guyot (entraîneur à l’AS Bologne) : « On s’entraîne comme on peut »
« Catelle (Mourgues) n’y est pour rien, mais quand son papa déclare qu’elle participe aux championnats de France indoor sur 3 000 m pour s’amuser, c’est un manque de respect pour les autres. Vis-à-vis des jeunes, des entraîneurs, c’est dommage. Il y a des choses à ne pas dire. Pour ce qui est de la situation actuelle, on est limité, et en plus c’est la période hivernale… Il n’y a pas d’accès aux infrastructures après 18 h. On s’entraîne comme on peut, par conséquent il y a moins de performances. Sur route, notamment le 10 km, il y a des jeunes du club dans les listes nationales, mais concernant l’indoor, ce n’est pas possible. Quant à la future halle d’athlétisme, là aussi, pour le demi-fond, on sera limité, car elle sera avant tout pour le sprint et le saut. On fera quand même une demande pour avoir un créneau. »

Brice Odin et les Langrois ne restent pas sans rien faire.

Brice Odin (président du Langres athlétic club Sud Haut-Marnais) : « On propose des choses »
« Je n’ai pas envie de rentrer dans cette polémique. Peu de Haut-Marnais pouvaient faire les championnats de France, c’est comme ça. Il y a plus important. Le résultat sportif est au second plan. La chose la plus importante, c’est que l’on n’est plus de masque. Concernant les athlètes du club, on propose des choses. On s’entraîne différemment, autrement. On envoie des séances en début de semaine, une fois par semaine il y a une séance l’après-midi, et une fois le samedi matin. On arrive à les maintenir en forme et cela semble plaire. De toute façon, on n’a pas le choix. Maintenant, si certains profitent d’infrastructures, tant mieux. »

Propos recueillis par Nicolas Chapon et Yves Tainturier

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