Premières Assises de l’eau en Haute-Marne : « L’eau, c’est le sujet de demain »
Organisées conjointement par la préfète, Anne Cornet, et le président du Département, Nicolas Lacroix, les premières « Assises de l’eau » se tiendront mardi 28 mars, à Nogent.
C’est une initiative commune à la préfète, Anne Cornet, et au président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix. A la fin de l’été 2022, tous deux ont évoqué les questions d’eau. Fin 2022, ils ont formalisé cette idée d’organiser des Assises de l’eau. La date est fixée : elles se tiendront le 28 mars, à Nogent, en présence de l’ensemble des acteurs concernés. A savoir : les élus locaux, les professionnels travaillant avec l’eau (agriculteurs, industriels) et les institutionnels.
« L’eau est un sujet majeur pour la Haute-Marne qui a connu cinq périodes de sécheresse en six ans. Ce n’est pas exceptionnel mais cela interroge quant aux données structurelles. La question se pose pour le département mais aussi parce que nous sommes en amont de trois bassins essentiels pour le territoire métropolitain », résumait la préfète lors de la présentation des Assises à la presse.
Participation d’Emma Haziza aux Assises de l’eau
Les organisateurs ont fait appel à une « pointure » du milieu pour poser un diagnostic. Emma Haziza, hydrologue, sera chargée d’éclairer le sujet au regard de ses connaissances techniques et scientifiques. Cette spécialiste internationale replacera le cas de la Haute-Marne dans le contexte national et mondial. La démarche se veut scientifique et pédagogique plutôt que professorale.
Cet état des lieux mettra l’accent sur la quantité d’eau de pluie tombée en 2023 avec un bilan déficitaire de 30 % et une situation qu’il n’est pas exagéré de qualifier de « déjà critique » pour reprendre les mots d’Anne Cornet. Le sujet de la qualité de l’eau sera également en première ligne de cette rencontre.
Prochain rendez-vous cet automne
Une fois le décor planté et les enjeux listés en cette journée du 28 mars, un calendrier de réunions de travail sera élaboré. L’idée étant de retenir des actions à mettre en place à court, moyen ou plus long terme. Une nouvelle rencontre est fixée en automne 2023 pour prendre ces décisions.
Pour Nicolas Lacroix, les soucis récurrents que connaissent les communes avec l’eau potable impliquent de prendre le taureau par les cornes. « Pour les maires, cela devient problématique. Nous connaissons des sécheresses chaque été, puis à l’automne il pleut et on oublie. On a aussi eu des soucis avec les quatre lacs qui alimentent le canal où la navigation a été interrompue. Nous avons aussi tous vu des rivières mortes que l’on pouvait remonter à sec », évoquait-il pour montrer l’intérêt du sujet.
Sortir de la logique de gestion de crise
« On voit bien qu’il est temps de poser les bonnes questions. Cela ne concerne pas que les élus, c’est aussi l’affaire de tous les acteurs », reprend le président du Département qui déplore que l’eau dépende de plusieurs ministères. Pour ce dernier, « l’eau, c’est le sujet de demain » et à ce titre, il souhaite que l’ensemble des acteurs répondent présents.
En filigrane, la préfète et le président du Département entendent « mettre en place des solutions pour sortir de la logique de gestion de crise pour entrer dans des mutations structurelles ».
S. C. S.