Artisans du monde a un besoin prégnant de bénévoles
Le Covid a étrillé nombre d’associations. Artisans du monde a dû aussi faire face à la fermeture de la rue Cardinal Morlot, où elle a son magasin. Des recettes compensatrices ont été engrangées, mais à force de beaucoup d’énergie. Elle a un besoin cruel de bénévoles.
« C’était déjà compliqué car la rue Cardinal Morlot n’était déjà plus une rue très fréquentée. Alors quand elle a fermé… ». Dominique et la secrétaire Elisabeth de l’association Artisans du monde implantée à Langres depuis une trentaine d’années, datent le passage en boutique des derniers touristes aux étés d’avant crise sanitaire. Des vacanciers qui, se rendant à la Maison Renaissance, faisaient halte. Mais du flux estival important de l’été 2022, ils n’ont rien vu. La fermeture de la rue Cardinal Morlot a amputé le chiffre d’affaires du magasin de moitié. « On a rencontré Céline Dessain semaine dernière pour envisager de trouver un autre local ». D’autant que la réouverture de la circulation n’est pas pour demain, selon l’élue au commerce. La piste d’une co-location avec d’autres associations a été évoquée. Dominique continue de rêver qu’un propriétaire dont les biens sont vacants se montre « charitable ». En tout cas, loin de baisser les bras, les bénévoles « ont fait plus de sorties à l’automne et à l’hiver derniers ». Tenant un stand à des manifestations populaires – marchés de Noël, fête de la vannerie… et faisant les sorties de messes. Aujourd’hui, ils envisagent d’intégrer le marché hebdomadaire de la cité. Chez Artisans du monde, on se bouge. En obtenant des résultats puisque le chiffre d’affaires hors magasin a permis de compenser grosso modo l’entame de 50%. Oui, mais ces sorties tous azimuts, la tenue de la boutique brûlent de l’énergie. Or, aussi volontaire soit-on, à une vingtaine de bénévoles dont moins de dix sont actifs, difficile de faire éternellement la maille.
Pas de causes opposées
« On veut avant tout recruter des bénévoles ». Et on croit que de jeunes retraités seraient tentés de « donner du sens au quotidien ». Pour rappel, Artisans du monde a vocation à « acheter la production artisanale de familles des pays en voie de développement, de sorte qu’elles puissent vivre décemment ». L’association milite dans le même temps pour défendre sa cause. « Si l’on recrutait des bénévoles, on pourrait retourner dans les écoles pour en parler ». Elisabeth souligne qu’apporter son soutien à des producteurs à l’autre bout du monde est « parfaitement compatible » avec celui qu’on entend témoigner à leurs homologues locaux. « Tout le monde mérite de vivre dignement ». Sachant, ajoute la secrétaire, qu’ « Artisans du monde achète à meilleur prix que les distributeurs, et règle à la commande ». De son côté, Dominique glisse que « c’est le meilleur moyen pour que réfugiés et migrants puissent vivre dans leurs pays ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr