Armée : Les prochains défis du 61e RA

Les Diables noirs doivent percevoir leurs nouveaux drones tactiques au premier semestre 2022. Dans l’attente, leur chef de corps récemment installé, le lieutenant-colonel Philippe Moulier, demandera à ses militaires « rigueur et combativité » pour relever les prochains défis.

A 42 ans, le lieutenant-colonel (TA*) Philippe Moulier est le plus jeune chef de corps de l’ère haut-marnaise du 61e Régiment d’artillerie. Comme la plupart de ses prédécesseurs, il connaît bien les Diables noirs pour y avoir déjà servi. A sa sortie de l’école d’application, ce Saint-Cyrien originaire du Cantal a en effet connu sa première affectation en Haute-Marne, en 2003. Jusqu’en 2010, il a commandé la 4e batterie qu’il a déployée en Afghanistan, puis il est revenu en 2016 à Chaumont comme chef du bureau renseignements opérations instruction. Le voici de retour, en provenance de l’état-major de l’armée de terre, comme douzième chef de corps du 61e RA depuis son installation à Semoutiers en 1999, succédant au colonel Marc Bonnet.Le lieutenant-colonel Moulier prend la tête du régiment au moment où l’armée de terre se prépare, d’ici à l’horizon 2030, à la possibilité de « conflits plus rudes » que ceux qu’elle a jusqu’à présent connus.

Renouvellement de la “trame drone”

Le récent conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, où des drones ont été mis en œuvre, l’a montré : l’ère des guerres entre Etats est loin d’être révolue, et l’armée de terre n’exclut pas cette hypothèse. Dans l’immédiat, Philippe Moulier poursuit le renouvellement de « la trame drone » du régiment. A terme, le 61e RA sera doté de toute une panoplie, depuis le nano-drone jusqu’au drone tactique, c’est-à-dire « de 18 grammes à 18 mètres », résume l’officier. Le Patroller, dont un accident lors d’un vol d’essai dans le Sud, fin 2019, a retardé la livraison, devrait enfin arriver en Haute-Marne « au premier semestre 2022, c’est un engagement de l’industriel », précise le colonel.

Centre unique de formation

Plus que jamais, le quartier d’Aboville est un haut-lieu incontournable du drone militaire, non seulement en France mais à l’échelle internationale. Pour preuve, le Centre de formation des drones, qui constitue désormais la 7e batterie du régiment, accueille par exemple des stagiaires de l’ONU. Sa montée en puissance qui se poursuit est un autre enjeu.

Ces défis, l’officier les aborde avec un état d’esprit qu’il résume ainsi : « Très ambitieux, et très humble ». Des efforts, il en demandera à ses personnels, 750 femmes et hommes aujourd’hui dont plus d’une centaine recrutés récemment, « des efforts de rigueur et de combativité ». Il sait qu’ils pourront être relevés grâce aux atouts des Diables noirs : « L’armée de terre a désormais 60 années d’expérience dans le domaine du renseignement d’origine image, c’est un régiment aguerri, disposant de compétences solides. »

*Tableau d’avancement au grade de colonel.

Lionel Fontaine

Exercice d’ampleur à l’horizon 2023

Actuellement, le 61e RA reste toujours mobilisé par l’opération Sentinelle dans l’Hexagone, a détaché des personnels en Afrique mais également en Bosnie-Herzegovine, et un élément est présent en Polynésie. Des exercices seront également programmés, afin de se préparer à une “manœuvre” d’ampleur au printemps 2023, un exercice « comme il n’en a plus été organisé en France depuis des décennies ».

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