Argile de Bure : une expérience « pas comparable » avec Cigéo, selon l’Andra
La diffusion du reportage « Nucléaire : une solution pour la planète ? » sur Arte, qui évoque un risque d’incendie dans le centre de stockage de déchets radioactifs, a suscité la réaction de Stop Cigéo (jhm du 31 mars).
Contactée par nos soins, l’Andra, qui pilote le projet Cigéo, livre sa réponse aux accusations. Rappelant que « c’est le milieu géologique, la roche, qui apporte les garanties de confinement de la radioactivité sur le très long terme », l’agence précise : « « La roche n’est pas une source de danger, en soi. Sa composition chimique est bien connue par l’Andra. Les éléments qui la constituent ne sont pas de nature à créer un risque supplémentaire vis-à-vis de l’incendie ou de l’explosion », indique Sébastien Crombez, directeur de la sûreté de l’Andra.
Concernant l’expérience menée dans le reportage : elle montre un petit morceau de roche qui s’effrite, quand elle est chauffée. Ce phénomène est dû à l’eau contenue dans la roche qui, en se dilatant, fracture la roche. Les experts interrogés dans le reportage le soulignent, dans Cigéo ce phénomène resterait très localisé à proximité des galeries. « L’expérience » montrée dans le reportage n’est pas comparable à ce qui pourrait se produire dans Cigéo car : la pression des terrains au-dessus des galeries limite la dilatation de l’eau dans la roche ; la chaleur se propage lentement dans l’argile, de sorte que les températures élevées resteraient localisées et n’iraient pas loin dans l’argile. Cette expérience sur un petit morceau de roche n’est donc pas transposable à l’échelle de Cigéo.
« Epaisseur de béton »
François Besnus, directeur de l’Environnement à l’IRSN*, indique notamment dans le reportage : « S’il y avait un incendie, il est probable qu’il y ait quelques dégâts de ce type-là ; c’est-à-dire que la roche s’effrite si elle est directement au contact, car il y a une épaisseur de béton. Après ça ne peut pas aller loin, parce vous avez une telle pression derrière [à 500m sous terre] que ce type de phénomène ne peut pas aller loin ». (…)
Les déchets n’ont pas vocation à être stockés à même la roche mais dans des galeries ouvragées, avec une épaisseur de béton au contact de la roche d’une épaisseur de plusieurs dizaines de centimètres (…) L’Andra met tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas d’incident dans le stockage, mais considère dans sa démarche de sûreté qu’un incendie pourrait tout de même se produire. Alors des dispositifs de détection, de limitation et d’intervention sont prévus dans Cigéo (…).»
* Institut de radiopro