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Argent facile

La bonhomie n’est pas gage d’honnêteté… La cinquantaine joyeuse, Rose Chapotel rompt avec le profil de malades alcooliques et petits caïds défilant à la barre du tribunal correctionnel. Les faits imputés à cette mère de famille n’en sont pas moins graves. Salariée d’une société spécialisée dans la mise à disposition d’auxiliaires de vie à destination de personnes dépendantes, Rose Chapotel est amenée, courant 2009, à travailler plusieurs heures par jour au domicile d’une octogénaire résidant dans le Nord du département.

«Cette dame avait confiance en moi, elle n’avait pas d’enfant et recevait peu de visites, soulignait l’ancienne auxiliaire de vie. Je lui faisais ses courses, elle me confiait sa carte bancaire ou me remboursait lorsque j’avançais la somme. Il m’est également arrivé qu’elle me signe un chèque pour que je puisse faire ses courses.» Au cours des premiers mois, l’escroquerie se limite à quelques emplettes personnelles se cumulant aux achats sollicités par la personne âgée. Face à l’absence de réaction de la personne âgée, Rose Chapotel en viendra à régler factures de téléphone et abonnements à des chaînes cryptées avant de sombrer dans une profonde dérive consumériste incarnée par les acquisitions successives d’équipements électroménagers. Aux achats par carte bancaire s’ajouteront l’émission d’une trentaine de chèques falsifiés. Près de 20 000 euros seront ainsi dépensés du 16 septembre 2009 au 13 janvier 2011. Par chance, une voisine de la personne âgée finira par découvrir le pot aux roses.

Interdiction d’exercer

Immédiatement licenciée par son employeur, Rose Chapotel n’est pas parvenue à faire part au tribunal de ses motivations. «J’ai du mal à expliquer mon attitude, j’avais peu de revenus», avançait la quinquagénaire avant de s’engager à rembourser la victime. Intervenant au nom de la curatrice judiciaire désormais en charge de la gestion des biens de la victime, Me De Chanlaire se montrait ferme et néanmoins courtois. «Je ne vais pas tirer sur une ambulance, j’aurais du mal à piétiner madame, mais cette situation a tout de même perduré pendant 18 mois, soulignait l’avocat. Madame a abusé de la confiance d’une personne alzhamerisée afin d’effectuer des dépenses fastueuses et dispendieuses.» Le procureur Bellet se montrait plus incisive. «Cette dame particulièrement vulnérable n’était pas considérée comme un être humain, mais comme un simple porte-monnaie», soulignait la représentante du Ministère public avant de requérir six mois de prison intégralement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve incluant des obligations d’indemnisation et d’interdiction d’exercer la profession d’aide à domicile. Les réquisitions du procureur auront été adoptées par l’assemblée collégiale. Appelée à indemniser la victime à hauteur de 19 419,05 euros, Rose Chapotel devra s’acquitter de 1 000 euros au titre des frais d’avocat supportés par la partie civile.

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