[vidéo] Arc-en-Barrois pilonné par l’orage, un blessé en état d’urgence absolue
Juste avant 16 h, jeudi 24 août, l’orage est passé au-dessus d’Arc-en-Barrois, où il a frappé violemment et avec la précision du diable. En une dizaine de minutes, un vent fort doublé d’une averse de grêlons de la taille d’une balle de golf ont pilonné la cité. Toitures et fenêtres ont été perforées, des dizaines de voitures ont été saccagées. A cet épisode dévastateur, s’est ajouté un accident dramatique : un homme s’est blessé, il était en état d’urgence absolue.
Trente sapeurs-pompiers étaient toujours à Arc-en-Barrois en fin de journée jeudi 24 août, et la nuit promettait d’être longue.
Le premier appel qui leur parvient, en milieu d’après-midi, est celui du golf.
Puis les sollicitations s’enchaînent, et vite. A chaque fois, c’est dans le bourg que les appelants font état de nouveaux dégâts. En cause : « un coup d’orage, juste avant 16 h », explique le capitaine Benoît Kipper, qui commande les opérations.
A l’entrée d’Arc-en-Barrois, les serres Benjamin Sanchez sont laminées. Face à ce spectacle de désolation, une salariée est pétrifiée. Ses patrons étaient absents pendant les dix minutes de l’orage. « Ils rentraient de vacances ce soir… », dit-elle, rien de plus.
On apprend rapidement que les serres La Cagette haut-marnaise de Mathilde et Benjamin, situées plus en retrait des voies de circulation, ont subi un sort aussi radical.
Au camping, une dizaine de voitures sont évacuées une à une, carrosserie bosselée, haillons arrières pulvérisés. Au garage de la ville, il y en aurait treize.
Au golf, non seulement la toiture du club house est percée à de multiples endroits, mais le green est transformé en champs de mines.
« Sous la toiture qui est trouée partout, j’ai le pétrin, le compteur électrique, les chambres froides… ». Alexandre appelera son employée demain matin pour lui dire si la boulangerie Lili va pouvoir ouvrir. Dans la rue, des ouvriers essaient tant bien que mal de colmater les brèches. « Dire que j’avais déjà eu de la casse à l’orage du 15 août… »
« Le toit de la salle de séminaire est haché, l’eau qui tombe est en train de tout terminer ». La patronne de l’hôtel du Parc Isabelle Jelhé déplore aussi de gros dommages dans la salle de chasse, sa terrasse est cul par dessus tête. Il est plus de 20 h, et, alors qu’elle est obligée de « changer les gens de chambre », elle redoute la pluie prévue incessante cette nuit, elle vient d’entendre le bulletin météo.
Tout à l’heure, à 18 h 15, quinze interventions attendaient déjà les sapeurs-pompiers. Maintenant que l’épisode climatique qui a broyé la cité est passé, les sapeurs vont devoir faire une reconnaissance sur les parties habitées des bâtiments et dans le même temps, sur les points sensibles de la ville : Ehpad, centre équestre, camping…
Nouveaux grondements du tonnerre, éclairs de temps à autre… Les sapeurs sont partout à la fois dans le bourg d’Arc-en-Barrois. Le ciel prend des couleurs étranges, un violet tranchant se mêle à un jaune orangé surréaliste. Le ballet des dépanneuses se poursuit.
Surtout, il y a eu un accident cet après-midi. Un homme de 60 ans qui voulait remettre une tuile sur le toit de sa maison rue Instituteur a glissé. Il a fait une chute de dix mètres. Le SMUR de Chaumont a été dépêché, avec les sapeurs-pompiers de Chateauvillain et d’Arc-en-Barrois. Transporté au centre hospitalier de Chaumont par VSAV, il y a été considéré en état d’urgence absolue.
« Je suis maire depuis 1995. Jamais je n’ai vu pareil évènement sur la commune. D’une telle ampleur et avec autant de dégâts ». Dans l’hôtel de Ville transformé en QG de crise, le maire Philippe Fréquelin reste traumatisé par le souvenir de la violence du vent. « Deux familles du camping sont hébergés chez des particuliers, je n’ai pas pu les prendre, la salle des fêtes n’a plus de toit… ». Le premier magistrat doit remonter à l’année 1973 pour se rappeler avoir été abasourdi à ce point. Un gros orage aussi, cette année-là, « mais la grande différence aujourd’hui, c’est le nombre de voitures qui ont été ravagées ». Pas un vélux « en double vitrage » n’a résisté au site administratif du Parc. Et la pluie qui est annoncée pour toute la nuit…
Vers 23 h, les sapeurs-pompiers ont fait une pause… Ce vendredi, ils sont appelés à intervenir à 70 adresses d’Arc-en-Barrois…
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr