Arbres en ville : pourquoi Saint-Dizier va abattre 2 platanes
La Ville s’apprête à abattre deux arbres malades, square Jean-Jaurès et avenue du Général-Giraud. Echaudée par les réactions provoquées par l’abattage en catimini des 18 tilleuls de la rue Ortiz, la Ville a décidé de convier la presse pour expliquer les raisons de cette décision.
Le jeudi 27 août 2020, au petit matin, la Ville faisait abattre 18 tilleuls, rue Louis-Ortiz, sous la protection de la police municipale. Un abattage qui avait provoqué émotion et colère, bien au-delà des seuls amoureux de la nature. Alors depuis, la municipalité opte pour la transparence.
Deux arbres centenaires
Il y a un an, presque jour pour jour, lorsqu’elle a décidé d’abattre quatorze érables atteints par la maladie de la suie, c’est devant les médias qu’a eu lieu l’opération. Ce vendredi 3 février, c’est une nouvelle fois en présence de la presse qu’a été annoncé l’abattage de deux platanes, un dans le square Jean-Jaurès, l’autre sur l’avenue du Général-Giraud.
Deux platanes centenaires attaqués par un champignon, qui les fragilise et les rend dangereux. « Pour celui du square, c’est un champignon lignivore (le polypore hérissé, Ndlr) qui s’est incrusté dans l’arbre et grignote le tronc de l’intérieur », explique Franck Raimbault, adjoint en charge de l’Environnement. « Un événement météorologique un peu extrême pourrait provoquer sa chute. » Autour d’une aire de jeux pour enfants, la Ville a préféré jouer la prudence.
« C’est un arbre qu’on surveille depuis 2014 », ajoute Thomas Brochain, en charge du patrimoine arboré de la Ville. Un champignon qui serait développé à la suite d’un élagage un peu trop sévère, il y a une quarantaine d’années. La semaine prochaine, l’arbre sera donc abattu et ne sera pas remplacé. « Mais l’alignement est relativement dense. Ainsi, les houpiers des arbres voisins vont pouvoir s’étendre et boucher le trou petit-à-petit », note l’élu.
« Depuis deux ans, il perd ses feuilles avant les autres »
Avenue du Général-Giraud, c’est le système racinaire d’un platane qui est atteint, mettant, là aussi, en péril sa stabilité. « Ce qui nous a alerté, c’est que depuis deux ans, il perd ses feuilles avant les autres. Cette année, ça a commencé dès le mois d’août », souligne Thomas Brochain. Il sera donc lui aussi abattu dans le courant de la semaine prochaine.
« On regrette toujours de devoir abattre un arbre », conclut Franck Raimbault. « A Saint-Dizier, on a à cœur le souci de la santé des arbres. Le Centre technique municipal va d’ailleurs se réorganiser avec la création d’un pôle “arbres”, pour gérer et entretenir les quelque 100 000 arbres de la ville. »
P.-J. P.