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pont de la Marne Jorquenay

Après la mort de gros poissons, on reparle entretien de la Marne 

pont de la Marne Jorquenay

Même si la surmortalité de gros poissons constatée à Jorquenay ne tient pas à un entretien insuffisant de la Marne, cette carence n’a rien arrangé. On est tous de bonne volonté pour se retrousser les manches. Reste à savoir ce qu’il est autorisé de faire.

« Là, la Marne est dans un état qui n’encourage pas à continuer à l’entretenir ». C’est ce que Jacques, un habitant de Jorquenay, tenait à dire après y avoir découvert une vingtaine de poissons morts de bonne taille, le 19 octobre. « Des îlots se sont formés, il y a un pont dont deux des trois arches sont bouchées, sachant que la troisième commence aussi à être obstruée ».

Dès qu’il avait repêché tous ces cadavres de gros poissons, il avait alerté le maire de Hûmes-Jorquenay Henri Linarès, qui s’était aussitôt rendu sur place. « La mortalité piscicole n’a rien à voir avec l’entretien de la Marne. Il y a eu une pollution », indique-t-il d’abord aujourd’hui.

« Dans la foulée de cette découverte, le maire délégué de Jorquenay Jean-Pierre Guillemin a déposé plainte à l’office français de la biodiversité (OFB) à Chaumont pour déterminer la cause de leur mort ». Pour Henri Linarès, « c’est en amont qu’il s’est passé quelque chose ». Avant de rapatrier la question de l’entretien du cours d’eau, qu’il avait, dans un premier temps, écartée. « On peut se demander si les plus gros poissons, se retrouvant sans fond, auraient pu passer ».

Autrement dit, une fois piégées dans un milieu devenu hostile, les bêtes ont dû tenter de s’échapper, mais des arches étant bouchées, les plus gros en ont été empêchés.

Les anciens étaient fondés à agir

« Si nos anciens avaient fait des arches, c’est qu’elles avaient leur utilité ». Or, sur le territoire de Hûmes aussi, poursuit le premier magistrat, on constate ces mêmes obstructions des arches. « En son temps, on a dit qu’il ne fallait rien toucher… ». Henri Linarès comprend qu’il faille préserver la biodiversité, et n’a rien à redire à l’action du syndicat mixte du bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA), qui « fait du très bon boulot ».

En revanche, il souhaiterait que l’OFB explique comment il est possible d’agir quand un cours d’eau a son courant freiné et/ou est encombré. Il serait bienvenu peut-être, avance-t-il, que l’instance mette « des réunions publiques » sur pied. Voilà huit ans que Henri Linarès est aux commandes de la commune, et il demande toujours comment faire, précisant que s’il revenait à la cité de procéder à l’entretien courant du cours d’eau, il suffirait de le lui faire savoir. « On s’en chargerait ».

Mais, au nom de la protection de l’environnement (contre laquelle le maire n’a évidemment rien du tout), force est de constater qu’il faut toujours s’abstenir de bouger le petit doigt, explique-t-il. Au total, résume-t-il en substance, le SMBMA et les maires sont dans les starting-blocks pour réagir. De son côté, il « continuera à (se) battre ».  

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Bonne nouvelle

« L’entretien des berges et des cours d’eau, jusqu’à leur moitié, revient aux propriétaires des parcelles qui les longent ». Voilà pour le principe du règlement, rappelle le président du SMBMA Joël Agnus. Qui précise que le syndicat y procède pour sa part « une fois tous les cinq ans, sur 100 km de rivière d’un coup ». Le SMBMA en gère 2 000, divisés en cinq tronçons. Le président glisse qu’ « il faut faire super attention à ce que la végétation ne pousse pas ».

Son technicien Mickaël Tabourin indique que l’instance « a rasé les atterrissements », ces « amas de matériaux » qu’on voit aujourd’hui au niveau du pont de Jorquenay, en 2013. Rien à voir avec les embâcles de l’Amance, temporise-t-il. « Ni avec les poissons, ici ». Un rasage auquel il faut se ré-atteler « tous les 10 ans ». Après avoir déposé un dossier « loi sur l’eau », qui fait ensuite l’objet d’un arrêté préfectoral, poursuit -il, « pour réaliser les travaux, selon la méthode qui a été décrite ». 

Si le cours d’eau n’est pas domanial, la commune qui entend s’en charger doit avoir l’accord des propriétaires des deux rives. « Nous, on ne se porte plus maître d’ouvrage car c’est trop cher et que ça ne se justifie pas » -il faudrait prouver que ces atterrissements sont à l’origine d’inondations. En revanche, le SMBMA « ôte les gros embâcles » -dans des opérations très ponctuelles. Et Mickaël Tabourin annonce une nouvelle qui devrait réconforter Hûmes-Jorquenay : pour le grand entretien auquel le syndicat procède par roulement, son tour viendra l’année prochaine.

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