Après l’émotion – L’édito de Patrice Chabanet
Sans atteindre l’ampleur des rassemblements qui avaient suivi le massacre de Charlie Hebdo, les manifestations d’hier ont montré le traumatisme de la société française après la décapitation, en pleine rue, d’un professeur d’histoire et géographie. Pas de discours, pour éviter toute récupération politique. Quelques pancartes et, surtout, beaucoup d’émotion, beaucoup de dignité. Une manière d’opposer à l’hystérie meurtrière islamiste le calme d’une démocratie. Pour autant, les manifestants d’hier ont fait preuve d’une froide détermination aux antipodes de la résignation. Deux préoccupations dans l’esprit des manifestants : comprendre les enchaînements qui ont conduit à l’assassinat de Samuel Paty et exiger un durcissement de la lutte contre l’islamisme radical.
Des zones d’ombre subsistent quant au rôle joué par des proches de l’assassin. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement à un certain Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste fiché S qui s’était autorisé à intervenir dans le contentieux qui opposait le père d’une élève à l’établissement scolaire. Connu depuis une dizaine d’années ce Franco-marocain ne cesse de vomir sur les valeurs de notre démocratie. Visiblement, son discours n’a jamais inquiété les autorités françaises.
La solution ? Le chef de l’Etat a réuni hier soir les ministres régaliens pour envisager des mesures fortes. Dans l’urgence, des centaines de fichés S étrangers devraient être expulsés. Reste à savoir si les procédures judiciaires permettront une exécution rapide de la mesure. On peut en douter.
Dans l’arsenal des possibilités, il serait plus que souhaitable que dans les écoles et les collèges toute contestation du contenu de certains cours par les élèves ou…leurs familles fasse l’objet d’une enquête. Faute de quoi, le pied de l’intégrisme islamique coincera la porte de la démocratie. Les fous de Dieu n’attendent qu’une nouvelle faiblesse de notre démocratie.