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Après la mort, le nettoyage de l’extrême

CleanXtrême intervient principalement sur des nuisibles, comme les blattes ou les guêpes.

Un cadavre est resté plusieurs semaines dans un appartement chaumontais après le décès du défunt. En début de semaine, les 22 et 23 août, une entreprise de lutte antiparasitaire et de nettoyage expert s’est attelée à une tâche demeurant méconnue : le nettoyage post mortem.

Début 2022, un Chaumontais est décédé et, pendant plusieurs semaines, son corps sans vie est resté dans l’appartement. Des germes pathogènes, des vers et des mouches se sont formés au rythme de la décomposition du cadavre. Le corps a été retiré, mais pas les autres formes de vie.

Avant de remettre le bien en location, l’agence immobilière en charge de l’appartement a fait appel à un professionnel pour réaliser un nettoyage post mortem et ainsi rendre les lieux propres et désinfectés. En ce début de semaine, ces 22 et 23 août, l’entreprise condoise CleanXtrême était sur place.

« Le plus important c’est d’être minutieux », soutient Jérémie Varney.

Chaque journée commence par un protocole d’habillage strict : gants, combinaison, surchaussures et – au minimum – un masque FFP2. Le premier jour, le gérant de CleanXtrême, Jérémie Varney, vide l’appartement. Quasiment tout est envoyé à la déchetterie. « Quand la famille veut récupérer des affaires, on désinfecte et on les met dans une caisse. »

Désinfection totale

En montrant la pièce d’entrée, Jérémie Varney explique s’être fait « un sas pour s’habiller sans éveiller les soupçons du voisinage ». Il souligne : « C’est très important d’être toujours dans la discrétion ». Puis ce fut parti pour un premier tour de ménage.

Dans la pièce où est restée le cadavre, Jérémie Varney « isole l’endroit où était le corps en pré-décontaminant autour du point de contamination ». Ces bâches et scotchs posés au sol lui permettent de « travailler sans être à genoux dans une zone contaminée. »

Dans le carton jaune, est déposé tout ce qui est à gros risques infectieux avant d’être traité de manière spécifique.

Une fois toute cette installation prête, la zone où gisait le corps est nettoyée. « On gratte avec une spatule pour enlever tout ce qui est solide, comme le sang séché ou les cheveux », explique le gérant de CleanXtrême.

Le matériel est à chaque fois désinfecté.

Il précise : « Tout ce qui est à gros risques infectieux est mis dans un certain carton, traité de manière spécifique et brûlé. Je travaille avec une entreprise qui elle-même travaille avec des hôpitaux. Elle désinfecte, notamment, le matériel de chirurgie. »

Des nettoyages qui ne se ressemblent pas

Une fois débarrassé des composants solides, le moment est venu de sortir les produits bactéricides, virucides et fongicides. Sous leur effet, la zone est purifiée. Ne reste plus qu’à aspirer les lieux avant de les laver. Dans certains « gros chantiers », une monobrosse est utilisée en guise de serpillère. Enfin, arrive l’étape finale : le nébulisateur. Habillé d’un masque bien plus protecteur que le FFP2, Jérémie Varney propulse dans l’air et sur les surfaces des produits désinfectants.

« Dans ce cas, les murs et les plafonds étaient contaminés », précise Jérémie Varney. La présence de mouches volant et se posant de partout explique en grande partie ce constat. Le gérant a ainsi passé plus de deux jours dans l’appartement. A l’accoutumée, un nettoyage post mortem dure une demi-journée.

CleanXtrême intervient principalement sur des nuisibles, comme les blattes ou les guêpes.

Tous les nettoyages post mortem ne se déroulent pas de la même manière. Quand les corps restent peu de temps sur place, les virus, bactéries, champignons, larves et mouches se développent moins. La procédure peut ainsi être légèrement modifiée. « Une scène de crime est moins infectieuse car le corps est enlevé rapidement. Vu qu’il n’est plus là, il y a moins de développement de germes. Par contre, avec les scellés, l’intervention peut être tardive. »

Le nettoyage post mortem représente une faible partie de l’activité de CleanXtrême.

Loin de représenter la majorité de son activité, Jérémie Varney estime faire ce type de nettoyage environ une fois par mois. Une tâche qu’il n’est pas sûr de continuer ad vitam aeternam. « Tant que je n’ai pas l’odeur de la mort, ça va. Si un jour, je rentre chez moi et que je sens cette odeur, peut-être que je ne pourrai plus continuer le post mortem. »

Jérémie Varney est équipé pour passer le nébulisateur.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

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