Appeler un chat un chat – L’édito de Patrice Chabanet
Le chef de l’Etat n’a certainement pas convaincu ceux qui ne voulaient pas être convaincus. Au demeurant, son long silence sur la laïcité apportait de l’eau à leur moulin. Hier, changement de programme. Emmanuel Macron a – enfin – appelé un chat un chat. L’islamisme radical représente bien un danger pour notre république. Il s’infiltre dans les interstices de la société, à l’école, dans les associations, dans les transports etc. Le discours présidentiel ne s’est pas limité à la dénonciation de pratiques inadmissibles dans notre démocratie. Il a fourni plus que des pistes. Il a défini un plan d’actions qui sera peaufiné dans un projet de loi. On retiendra, entre autres, l’obligation de scolarité à partir de trois ans, une façon concrète de s’opposer aux fausses alternatives comme l’enseignement à domicile, un biais pour privilégier l’éducation religieuse. De la même manière, plus question de pervertir la vocation d’associations sportives en y disposant des espaces de prières. Volontarisme identique pour une formation des imams de France, à l’écart des influences étrangères, véritables intrusions dans l’espace cultuel français.
Tout ce qu’a présenté Emmanuel Macron était donc nécessaire, mais pas suffisant. C’est dans l’action que sera validé le volontarisme du président de la République et du gouvernement. Les islamistes ont beaucoup d’imagination. Ils ne vont pas se laisser déloger des places fortes où ils se sont installés. En clair, un contrôle strict devra être mis en place pour garantir la pleine exécution des mesures annoncées. A quoi bon, par exemple, imposer l’école obligatoire dès l’âge de trois ans si, sous couvert de soutien scolaire, un matraquage religieux détricote ce qui a été enseigné quelques heures ou quelques jours auparavant ? Bref, un premier pas a été franchi. Mais il en faudra bien d’autres pour mettre fin à l’entrisme de l’islamisme radical.