Antoine Detourbet à l’assaut du désert
Antoine Detourbet, un Langrois de 35 ans, va participer au Tuareg rallye, du 19 au 25 mars. Ce rallye-raid amateur se dispute aux alentours de la ville d’Erfoud, au Maroc.
Une longue aventure à 2 500 km de sa femme et de sa fille. Pendant six jours, Antoine Detourbet va partir à l’assaut, au guidon de sa Husqvarna 450, des dunes et du désert marocain. Dimanche 19 mars, ce Langrois sera sur la ligne de départ du Tuareg rallye. « C’était un rêve d’enfant. Je pensais que c’était quelque chose d’inaccessible », confie l’homme qui a eu sa première moto à 11 ans.
Ce sera sa première expérience sur un rallye-raid. « Je suis tombé sur ce rallye un peu par hasard. J’ai effectué quelques recherches et j’ai demandé quelques conseils pour m’aiguiller. » Cette aventure sera pour lui une grande découverte. Déjà, la concurrence. « C’est un rallye amateur, mais avec beaucoup de bons pilotes. C’est l’occasion de faire ses preuves. » Ensuite, au niveau du pilotage. Antoine Detourbet devra être concentré à 200 %. Sur les spéciales, il devra apprendre à rouler tout en faisant attention aux obstacles et à lire le road-book en même temps.
« Je devrai tout apprendre. Ça va être une succession de défis », assure l’ingénieur de formation. « Je veux voir mon vrai niveau et apprendre à naviguer. Je vais rouler à 50 % de mes capacités. C’est une découverte, je ne vais pas prendre le risque de tomber. »
Une moto préparée au millimètre
Pour son aventure marocaine, ce père de famille alloue un budget de 35 000 €. « J’avais du patrimoine et j’ai décidé de tout vendre pour me faire plaisir en faisant du rallye-raid. Dès que j’ai eu les moyens, je me suis lancé. »
Son voyage, il le fera seul. Tout le matériel qu’il compte apporter ainsi que les pièces de rechange pour sa “bécane” seront transportés par une autre équipe participant à l’épreuve.
Pour la moto, son choix s’est porté sur une enduro. Son dévolu s’est dessiné à travers deux décisions : le prix et les pièces de rechange. « J’avais essayé une KTM puis je me suis rendu compte que c’était bien plus cher qu’une Husqvarna. Aussi les pièces sont plus faciles à trouver et à avoir, pour ce type de course, c’est mieux. » Il a effectué quelques modifications dessus. Les suspensions ont été renforcées. Un réservoir XXL a aussi été installé. « À l’origine, il faisait huit litres. Maintenant, il en fait 18 pour tenir toute la spéciale. » Elles font entre 170, pour la plus courte et 290 km, pour la plus longue.
Poulangy pour affûter ses armes
La préparation de son bolide est aussi une étape aussi importante que minutieuse. Sur sa machine, il va devoir fixer, entre autres, une trousse de soin, le matériel de navigation, des outils, des pièces de rechange. L’organisation l’oblige aussi à avoir quatre litres d’eau. « C’est un casse-tête, car il faut savoir les fixer aux bons endroits. Selon où on place le matériel, le pilotage de la moto n’est plus du tout le même. »
Malgré ce saut dans l’inconnu, le Lingon pourra s’appuyer sur une forte expérience en motocross. En effet, Antoine Detourbet a participé à l’âge de 14 ans à l’épreuve de Poulangy. « J’avais fait un top 20 », se souvient-il. Là son périple ne durera pas une journée, mais six jours.
M.P. et B.D.
Une passion pour le Dakar
Le Tuareg rallye pourrait être la première d’une longue série d’aventures. À terme, le rêve d’Antoine Detourbet serait de poser les roues de sa moto sur la ligne de départ du Dakar. « J’ai toujours aimé cette discipline. J’ai toujours suivi le Dakar. » Mais, pour atteindre son rêve, il lui reste du chemin à parcourir. Une fois son premier rallye-raid bouclé, il devra se confronter au rallye du Maroc. Une phase obligatoire pour tout pilote souhaitant se présenter au plus grand rallye-raid au monde. Un autre obstacle, plus grand cette fois-ci : le budget. « Les coûts pour y aller sont de plus en plus élevés. Si on engage une équipe pour y aller, c’est encore plus cher. Personnellement, j’aimerais y aller seul, mais il faut vraiment faire ses preuves avant. La course est de plus en plus difficile d’accès. »