Anne de Vandière, en immersion avec les “Tribus du monde”
Le festival s’est offert un beau cadeau d’anniversaire avec l’installation photographique d’Anne De Vandière, dont la venue est une première à Montier. L’expo “Tribus du monde”, à voir au Cosec, est incroyable.
Une expérience assez incroyable à vivre au Cosec. Si Tony Crocetta et son arbre perché avait déjà donné le ton d’un point de vue scénographique, la mise en scène proposée par la photographe Anne de Vandière vaut également le détour. L’ancienne journaliste propose “Tribus du monde”, une immersion dans différentes peuplades du monde entier. Il y avait foule, jeudi et vendredi pour voir cette exposition originale et atypique : seulement douze personnes en même temps sont autorisées dans le “cube” imaginé par la photographe.
Histoire de profiter pleinement de la scénographie, avec deux espaces bien distincts et des photos en noir et blanc, à vos pieds, au plafond et sur les murs. A gauche, à l’entrée du “cube”, les photos en triptyque représentant des métiers (brodeuse, perlière, couturière, vannier…) sont magnifiques. A droite, c’est à une immersion totale qu’invite la photographe, le souhait assumé de cette militante. « Je veux sensibiliser au maximum, nous, les occidentaux, sur ces peuples fragilisés par la marche du monde. »
« Connexion avec la Terre-mère »
Vingt ans que la photographe parcourt les différents continents à la rencontre de peuples incroyables. Qu’elle a appréhendés toujours avec un ethnologue ou « quelqu’un qui connait bien le village ». « Je me ballade avec eux, je découvre leur vie, et au début, je cache mon appareil photo. Ensuite, il faut voir les femmes du village, et c’est grâce à elles que l’on peut commencer le travail », indique la photographe.
« Mon message, c’est “faites attention à eux, préservez-les et surtout, inspirez-vous d’eux”. Ces peuples sont les seuls connectés à notre terre, les seuls qui s’en sortiront. Ils nous montrent qu’il faut apprendre à vivre avec un peu moins, car ils vivent dans la précarité ». D’un continent à un autre, Anne de Vandière met en lumière « l’immense richesse philosophique de ces peuples, leurs savoirs ancestraux, leurs croyances (…) leur connexion unique avec la Terre-mère »
Anne de Vandière a créé une association, Tribus du monde, avec laquelle elle finance des chantiers là où elle part en immersion : le creusement d’un puits en pays Bedik, la protection de la rivière sacrée Maardoowarra en terre Aborigène, en Australie, l’aide à la création d’une coopérative céréalière en pays Bassari, font partie des actions déjà réalisées.
N. F.
A voir au Cosec.
Au départ journaliste
Journaliste, Anne de Vandière ne pensait pas embrasser la carrière de photographe. « Un jour, je devais faire le portrait de Peter Beard (un photographe américain) pour un magazine de mode masculin. Mon photographe m’a planté, du coup je suis allé à la Fnac m’acheter un appareil photo argentique. J’ai mis une heure pour le comprendre avec l’aide du vendeur et puis, ça a commencé comme ça. »