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Angoisses – L’édito de Patrice Chabanet

Ce n’est pas une progression foudroyante mais les derniers chiffres de la propagation du coronavirus deviennent préoccupants : 9 morts recensés avant hier, 17 hier. Des premiers cas ont été décelés aux Etats-Unis, au Japon, à Taiwan et à Macao. L’OMS s’est emparée du dossier pour éventuellement sonner le tocsin au niveau mondial. Le virus mute, ce qui le rend de plus en plus transmissible entre humains. Cette mutation rapide inquiète car elle pourrait faire apparaître des formes plus agressives pour l’homme. L’épisode du SRAS, cousin du coronavirus, avait provoqué en 2003 le décès de près de 800 personnes dans 37 pays.

Entre les deux épidémies, le contexte a notablement changé. La capacité de déplacement s’est considérablement accrue : la mondialisation a vu augmenter les échanges de biens et services, mais aussi des personnes. En Chine même, la progression des transports routiers, ferroviaires et aériens est exponentielle. Autant d’autoroutes, si l’on ose dire, pour la propagation rapide de nouveaux virus.

La rapidité de l’information est salutaire, car elle empêche le mur du silence, à l’origine des rumeurs et des thèses complotistes. Mais elle est aussi anxiogène ; elle fait apparaître des phénomènes difficilement contrôlables, du moins en temps réel. On se souvient du virus d’Ebola, en Afrique, au taux de mortalité effrayant: plusieurs dizaines de milliers de morts. On vient seulement de mettre au point son vaccin.

Pourquoi ne pas le dire : l’apparition régulière de nouveaux virus fait renaître, dans l’opinion publique mondiale, le spectre d’autres formes d’épidémies meurtrières. Le souvenir de la peste, qui dévastait des pans entiers de la population, est inscrit dans la mémoire collective. On en est, fort heureusement, loin de là car la recherche permet aujourd’hui d’identifier rapidement l’origine du virus, ce qui n’était pas le cas au Moyen-Age. Le coronavirus nous rappelle enfin que l’espèce humaine reste fragile. Des pathologies plus classiques, comme la grippe, font mourir chaque année, des centaines de personnes en France. L’irruption d’un nouveau virus doit nous en faire prendre conscience.

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