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Ancerville : un exercice plus vrai que nature

Vendredi 19 février, la brume se lève sur les étangs Franchot avec la promesse d’une journée ensoleillée. La température extérieure avoisine les 5°C mais cela ne rebute pas les sept sapeurs-pompiers plongeurs qui sont venus des centres de secours d’Ancerville, Bar-le-Duc, Gondrecourt-le-Château et Verdun. Ils ont à exécuter une Mise en situation professionnelle (MSP).

Pour diriger les opérations, on retrouve l’adjudant-chef Frédéric Varnier, pompier professionnel à Saint-Dizier et nouvellement arrivé à Ancerville en qualité de pompier volontaire. Afin de coller à la réalité, il a imaginé un scénario : « Le régisseur de l’étang, Daniel Bayette, a trouvé un sac à main au bord de l’eau ainsi qu’une lettre d’adieu émanant de Mme X. Il a donc sollicité les secours, les sapeurs-pompiers qui, arrivés sur place, ont matérialisé la zone avec de la rubalise. En premier lieu, ils ont effectué une reconnaissance pédestre avant de continuer dans l’eau  pour une période de prompt secours »,  indique l’adjudant-chef. « Les plongeurs disposent de deux heures en hiver et d’une heure en été pour les recherches en milieu aquatique. »

Tous jouent le jeu

Romuald Sammartano, aspirant chef d’unité, supervise cette formation en APC (approche par les compétences). « Les plongeurs effectuent parfois un palmage de surface », précise-t-il.  « Ce sont des battements de pieds pour habituer le corps à la température de l’eau et éviter les problèmes cardiaques .» La faible profondeur de l’étang n’a pas nécessité l’utilisation de bouteilles, qui contiennent en général de 12 à 15 l d’air. Après cette période de prompt secours, les pompiers passent le relais à la gendarmerie qui dépêche ses propres plongeurs ou donne mandat aux sapeurs-pompiers pour continuer les recherches.

Les gendarmes d’Ancerville ont, eux aussi, joué le jeu, demandant au régisseur s’il avait remarqué la présence d’une voiture, conseillant de matérialiser largement la zone et protéger d’éventuels indices comme des traces de pas ou de pneus, des mégots de cigarettes ou un mouchoir. Des traces d’ADN peuvent ainsi être préservées, tout comme il est désormais possible de relever des odeurs grâce à une sorte d’éponge appliquée sur une surface, enfermée dans un bocal de verre et transmise à un centre spécialisé de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) où des chiens sauront déterminer si elles appartiennent à un éventuel suspect. Au final, aucun corps n’a été retrouvé bien sûr, mais les hommes du feu et les gendarmes ont à nouveau démontré leur professionnalisme, preuve s’il en est de leur altruisme et de leur compétence.

La faible profondeur de l’eau a évité l’utilisation des bouteilles d’air
Les pompiers transmettent aux gendarmes toutes les informations dont ils disposent.

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