Anastasia, Ukrainienne de 22 ans : le 24 février, après un an de guerre, ce sera no comment
À 22 ans, Anastasia, qui a fui avec sa famille la guerre en Ukraine est en train de reconstruire sa vie à Langres, où elle est arrivée il y a moins d’un an. Un emploi, l’amour l’apaisent. Son avenir, elle le voit en France.
« Maintenant, c’est plus dur dans ma ville. Il y a plus de bombes et les soldats russes entrent dans les maisons. Depuis qu’avec ma famille, on a quitté Dnipro, il y a beaucoup de morts ». À 22 ans, Anastasia vit avec sa famille à Langres depuis mai 2022. « Jamais je n’aurais cru que la guerre éclaterait dans mon pays, puis j’ai pensé qu’elle durerait trois mois ». Anastasia, qui terminait son Master en finances, études qu’elle finançait en travaillant comme serveuse dans un restaurant, s’entretient avec « tous ses amis », là-bas. « On évite de parler de la guerre : ça fait mal ». Toutefois, la demoiselle s’enquiert « à chaque fois » du nouveau drame qui a pu frapper Dnipro. Mieux vaut parler de tout et de rien. Anastasia s’exprime dans un français étonnamment fluide. « C’est le travail, le travail, le travail ». Elle sourit encore et toujours, sans dissiper un voile de tristesse sur ses yeux.
« C’est mon 5e mois ici ». La demoiselle travaille comme serveuse à La Pataterie. Elle s’est présentée en précisant que si elle avait une expérience professionnelle, elle parlait un français hésitant. Le patron de La Pataterie Pascal Relin a fait voler en éclats sa modestie. Dans la case des points heureux, cet emploi de serveuse est un arrimage. Sachant qu’en Haute-Marne, Anastasia a désormais un « petit ami ». Un emploi, l’amour, des amis au travail, quelques autres dans la communauté ukrainienne… « Du coup, ça va ». Au débit du quotidien, Anastasia se reproche de manquer de vocabulaire français. Sa maison, aussi lui « manque parfois ». Pas question de retourner en Ukraine. Le 24 février, non, Anastasia ne marquera pas le coup pour l’anniversaire d’une année de guerre.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr