Amour, gloire et beauté derrière les œuvres du musée
Dimanche 11 février, une visite guidée du musée était organisée sur les thèmes de l’amour, la gloire et la beauté, à quelques jours de la Saint-Valentin. Chaque pièce regorge d’histoires qui illustrent l’intemporalité de ces sujets de société.
Neuf mille deux cent épisodes, 35 ans de diffusion, des rebondissements à foison… Tel est le descriptif de la saga « Amour, gloire et beauté ». C’est sur cette thématique, que Carole Andrieux orchestrait une visite guidée, ce dimanche 11 février, en présence d’une vingtaine de visiteurs. « Ce sont des sujets de société universels que traitent tous les artistes, de tout temps », explique la médiatrice du musée.
Les allées du musée bragard en sont une belle illustration.
Séduction
Tout commence dans le hall du musée, par une plongée dans l’ancien temps. « A la Préhistoire, on parlait d’un amour très primitif, voir animal. L’objectif était surtout de préserver l’espèce », retrace Carole Andrieux. C’est surtout avec l’Homo sapiens que le couple tel qu’on le connaît, est apparu, avec également « la notion de monogamie ». Le passage au Néolithique se traduit par le développement de l’agriculture ; se nourrir est moins difficile, et la reproduction va de paire.
Amour toujours, mais sous un prisme différent, à l’étage. Le buste de Diane de Poitiers, à la coiffure travaillée, permet d’évoquer la fidélité. Cette dernière a été une maîtresse influente, à l’instar de « Madame de Pompadour ». Pour les rois, « c’était presque une obligation d’avoir une maîtresse. Louis XIII ou Henri III par exemple, ont été raillés car ils n’en n’avaient pas ». Même constat à l’époque mérovingienne, dans la salle située au rez-de-chaussée, où la polygamie était aussi de mise : une anecdote, Clotaire 1er a été marié à deux sœurs. Un autre type d’amour était présenté dans la salle pédagogique du musée, avec la toile de Narcisse le représentant en train de boire littéralement son image, lui qui s’adorait.
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Dans la salle ornithologique, Carole Andrieux nous offre une leçon de séduction. Il faut dire que nos amis volatiles sont des spécialistes en la matière : « C’est souvent le mâle qui fait des efforts, tandis que la femelle dispose ». De quoi faire sourire dans la salle. Et chacun y va de sa technique de séduction : le colvert sort son plumage nuptiale, le rapace pousse son cri, le grèbe joue avec sa tête… Et il y a l’oiseau jardinier, le coup de cœur de notre guide du dimanche : « Il collecte dans la nature des choses de couleur, pour faire un cercle et attirer Madame ».
Point commun à la séduction, la beauté. Direction la salle de fonte où trône une représentation de Vénus, sortant de son bain, qui date du XIXe siècle. Vénus qui, pour rappel, est la déesse de la beauté. « On peut voir que les standards de la beauté de la femme évoluent sans cesse. Ici, Vénus est plutôt mince, avec des hanches plutôt développées pour l’époque. » Et parfois, il arrive que la beauté serve des causes. Comme Esther, à l’époque de l’Ancien testament « qui usa sa beauté pour convaincre le roi de protéger la population juive d’un massacre ». En revanche, si la représentation de Vénus est fidèle à qui elle était, d’autres sont dans l’idéalisation, comme ce tableau représentant Loth et ses filles, où l’homme, malgré un âge certain, a un torse musclé et des jambes dignes d’un trentenaire en forme.
N’oublions pas la gloire, mentionnée à travers les épées au pouvoir magique « qui n’étaient pas utilisées pour se battre, mais pour symboliser l’appartenance à l’élite. Le coût d’une épée valait sept à huit vaches », chiffre la médiatrice du musée. Tant d’anecdotes sur des thématiques que l’on aurait tendance à ne rattacher qu’à l’histoire…
Louis Vanthournout