Législatives : amertume au PCF et au PS, candidature indépendante : des dissensions à gauche

LEGISLATIVES (première circonscription). Moins d’une semaine après l’investiture officielle des candidats LFI qui défendront les couleurs de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale, les responsables fédéraux du PCF et du PS expriment publiquement leurs états d’âme.

S’ils se félicitent d’un accord local dans la deuxième circonscription (Saint-Dizier), où Edouard Gonzalez, co-secrétaire du PCF 52, est le suppléant d’Ingrid Viot (La France insoumise), les représentants départementaux du Parti communiste français et du Parti socialiste regrettent qu’il n’en ait pas été de même dans la circonscription Chaumont-Langres. Dans un communiqué rédigé dimanche, Edouard Gonzalez et Franck Monasse pour le PCF, Nicole Samour, Alain Cédelle et Pierrick White pour le PS déplorent que la candidate « Michèle Leclerc et sa directrice de campagne, Catherine Boussard, n’ont pas cru utile de convier les représentants du PC et du PS à une quelconque discussion et ont unilatéralement traité avec le pôle écologiste ». C’est en effet Valentin Pichon, militant EELV contraint de retirer sa propre candidature après l’accord national, qui a été choisi comme suppléant.

« Non respect »

« Après avoir demandé explicitement une discussion, nous sommes navrés de découvrir dans la presse leurs choix et le non-respect de l’esprit des accords nationaux. C’est une campagne qui s’annonce non respectueuse de l’accord national », écrivent les signataires. Toutefois, en dépit de leurs états d’âme, les deux partenaires de LFI au sein de cette alliance annoncent qu’ils « ne prendront pas le risque d’opposer d’autres candidats à ceux présentés par la FI en appelant malgré tout à voter Nupes ».

« Dérogent à la règle »

En prenant connaissance de ce communiqué, Catherine Boussard, nommément citée, a tenu à réagir à des propos qu’elle juge « diffamatoires ». « Je rappelle à ces détracteurs que les négociations concernant la couleur politique des candidatures par circonscription se passaient uniquement au niveau national, écrit-elle. Aucune négociation locale n’était autorisée par la FI (…) » Elle précise aussi n’avoir été « nommée directrice de campagne par la députée (sic) titulaire qu’après confirmation de la constitution d’un binôme FI/ EELV dans notre circonscription. Je n’ai donc d’aucune manière œuvré à écarter le PS et le PC. D’autant moins que j’ai fait adresser aux délégués départementaux de ces deux partis une invitation pour notre première réunion de campagne du 12 mai. » 

Se réservant le droit de « signaler à leurs instances dirigeantes » l’attitude des militants PCF et PS qui, « en agissant ainsi (…) dérogent à la règle que leur impose leur parti dans le cadre de la charte » de la Nupes, Catherine Boussard a tenu à rappeler que le suppléant insoumis Antoine Parmentier a, lui, accepté « de céder sa place à Valentin Pichon ». 

Ces fissures dans l’union apparaissent alors que, toujours dans la première circonscription, une autre candidature de gauche que celle de la Nupes et celle de Lutte ouvrière a été annoncée : celle d’Eloïse Venancio (lire par ailleurs).

L. F.