America is back – L’édito de Patrice Chabanet
Joe Biden veut aller vite. Trop de temps perdu dans les guérillas de politique intérieure. Des semaines et des semaines à faire attendre les Ukrainiens. Dans une démarche de compensation, les Américains paraissent bien décidés à accélérer les livraisons d’armes. Le Sénat devrait emboîter le pas à la Chambre des Représentants dans les tout prochains jours.
La grande machine américaine va déployer ses moyens et son savoir-faire pour être à la hauteur du défi : faire plier la Russie qui était en train de ronger le front Est en Ukraine. De là à inverser le cours de la guerre, il y a un pas que même les plus optimistes ne veulent pas franchir. Dans un premier temps, il s’agira de bloquer l’avance des Russes et de procéder à des tirs de missiles de moyenne portée. La peur et le doute doivent changer de camp. L’appui américain constitue un échec pour la Russie, dont les dirigeants misaient beaucoup sur les divisions internes tant aux Etats-Unis qu’au sein de l’Otan.
L’autre perdant s’appelle Donald Trump. Son parti s’est cassé en deux au fil des débats parlementaires. La moitié de ses membres a rallié le camp démocrate, au grand dam des trumpistes. Leur argument a fait mouche : mieux vaut aider l’Ukraine que d’envoyer des boys. Les souvenirs d’Irak et d’Afghanistan restent cuisants. C’est un mauvais coup pour Donald Trump, déjà empêtré dans un long procès où il doit répondre de « complot criminel ». Désavoué par la moitié de son camp dans le dossier ukrainien et premier ex-président à passer par la case Justice l’homme qui passait pour un invincible doit encaisser des banderilles particulièrement acérées.