Ambulances Smet : « Je me vois mal lancer un appel pour un don de carburant »
Pour certaines professions, il est impensable de ne pouvoir travailler en raison du manque de carburant. C’est notamment le cas chez les ambulanciers. Entretien avec Philippe Smet, des ambulances Smet, à Bourmont.
Mais mardi 11 octobre, ceux-ci n’étaient toujours pas désignés comme prioritaires pour obtenir de l’essence afin d’accomplir leur mission. « C’est comme pendant le Covid, on se débrouille et on s’organise au mieux avec notre maillage pour savoir où il y a du carburant », observait Philippe Smet, à la tête des ambulances Smet, à Bourmont, ce mardi 11 octobre.
Les ambulances à la même enseigne que les particuliers ?
Le responsable d’une flotte de douze véhicules perçoit cette tension depuis lundi. « Il faudrait que l’on aille sur l’autoroute… Mais ça devient grave », proteste-t-il. Sans compter que les tarifs ont encore fait un bond phénoménal en quelques jours. « Une grande partie de nos véhicules roule du matin au soir, voire la nuit », précise-t-il aussi. « Je me vois mal lancer un appel à mes patients pour des dons de carburant ! »
Ce mardi 11 octobre, un véhicule rentré de Paris avec seulement le quart du plein n’a pu être affecté pour se rendre à Nancy comme prévu. « Nous avons trouvé une autre solution. »
Philippe Smet redoute un ralentissement de la vie des Français du fait des blocages : « Le risque, c’est que le pays s’arrête ! Le but de la grêve est là. Et j’ai bien peur que nous, au milieu, nous subissions. »
Il en appelle à la conscience de chacun. « Il faut arrêter de stocker avec bidons. On serait plus serein. Pour nous, il n’est pas question de stocker, pour des questions de sécurité. C’est dangereux. »
S. C. S.