Ambition éleveurs : « relever le défi du renouvellement des générations »

Béatrice Moreau, vice-présidente du Grand Est, déléguée à l’agriculture, à la viticulture et à la forêt explique en quoi consiste le plan Ambition éleveurs destiné à redonner des perspectives au métier d’éleveur et à accompagner les exploitations de polyculture élevage.

« La moitié des éleveurs du Grand Est seront à la retraite dans les dix prochaines années. » Béatrice Moreau, vice-présidente du Grand Est, déléguée à l’agriculture, à la viticulture et à la forêt, plante le décor pour mieux expliquer en quoi va consister le programme « ambition éleveurs » de la Région, présenté en novembre 2023.

Pour mieux faire comprendre l’importance de soutenir cette filière de la polyculture-élevage, elle livre d’autres données. Dans le Grand Est toujours, on dénombre quelque 12 000 exploitations sur ce modèle de la polyculture et de l’élevage. Ceci dit en passant, la Haute-Marne est typiquement concernée par ce type d’agriculture. Côté emplois directs, ce n’est pas anodin mais si on parle des emplois indirects dans l’agroalimentaire, là, on approche les 7500 emplois à l’échelle régionale. C’est pour renforcer cette filière agricole, relever « le défi du renouvellement des générations » et proposer un cadre durable aux exploitations que la Région Grand Est va déployer son plan « Ambition éleveurs ». L’objectif est de taille : il s’agit de faire de l’élevage en Grand Est un secteur innovant et attractif, en capacité de se projeter dans l’avenir. Ça ne se fera pas sans accompagnement et c’est là où le plan régional, accompagné sur le terrain par les chambres d’agriculture, entend intervenir au plus près des besoins des éleveurs, avec des aides et une vision « à 360 ° », précise Béatrice Moreau qui a fait le tour de chaque département pour expliquer le programme. Ce dernier est conçu pour travailler en profondeur sur le long terme.

Soixante fermes « témoins »

Dès ce mois de janvier 2024, les premières exploitations souhaitant être accompagnées dans leur transformation vont être retenues par un comité de sélection. A terme, elles seront 2000 à être soutenues dans leurs évolutions avec des diagnostics mais aussi des solutions concrètes pour les éleveurs et les systèmes d’exploitation. En parallèle, 60 fermes « témoins » formeront un réseau dans le Grand Est. Leur modèle de fonctionnement aura vocation à être dupliqué. L’un des piliers du programme repose aussi sur des projets collectifs. Deux sont à l’œuvre : l’un dans la Meuse (plan herbe Meuse), l’autre dans l’Aube et la Haute-Marne baptisé « Oser Polyculture-élevage ». Pour ce projet porté par la chambre d’agriculture Aube-Haute-Marne, la Région Grand Est apportera un soutien financier à hauteur de plus de 100 000 euros.

C. C.

Le chiffre : 62,4 %

La ferme Haute-Marne est composée à 62,4 % d’exploitations en polyculture élevage.