Aller au contact – L’édito de Patrice Chabanet
Savoir se faire pardonner une faute qu’on ne pense pas avoir commise, c’est le dur exercice imposé aux responsables politiques. Emmanuel Macron en sait quelque chose, lui qui passe pour un arrogant, affublé de la réputation de « président des riches ». Son voyage aux Antilles était destiné, entre autres, à corriger cette image que ses adversaires sont bien décidés à lui maintenir collée à la peau. Concrètement, il a été au contact de la population, ce qui, avouons-le, n’était pas évident. La colère des habitants, après les tempêtes tropicales, était palpable. Trop de promesses avaient été faites il y a un an pour réparer les dégâts. Le chef de l’Etat n’a pu que constater les retards. Il a dénoncé les lenteurs des parties prenantes et la corruption. Cette dernière est endémique dans ces territoires, mais malheur à ceux qui sont au pouvoir. Des comptes leur sont demandés. De la même manière, la République, en l’occurrence la métropole, doit assumer aujourd’hui l’utilisation massive de chlordécone, un insecticide puissant cancérigène dont l’interdiction est intervenue 15 ans après celle décidée aux Etats-Unis.
En mettant les mains dans le cambouis, Emmanuel Macron remontera-t-il le courant de l’impopularité ? En reconnaissant certaines erreurs ou certaines expressions malheureuses, pourra-t-il redresser la barre d’un quinquennat parti à la dérive pendant tout l’été ? La tâche sera difficile, parce que les oppositions n’entendent pas lui laisser de répit. Faute de programmes en bonne et due forme, elles n’ont pour le moment qu’une carte à jouer : appuyer là où cela fait mal dans la gouvernance macronienne. En tout cas, Emmanuel Macron a rappelé qu’il poursuivrait son plan de réformes. A bon entendeur…Cela suppose qu’elles réussissent et qu’elles portent leurs fruits qui s’appellent pouvoir d’achat et emploi. C’est le seul moyen pour faire oublier les dérapages de communication. On n’en est pas tout à fait là…