Alexandra Henrissat : L’essence même de la passion
Naturopathe, botaniste passionnée, Alexandra Henrissat a créé “Le chemin d’essences” il y a trois ans, à Montheries (à 10 km de Colombey-les-Deux-Eglises) : un lieu de partage des savoirs autour des plantes. Elle développe désormais la production de plantes aromatiques et médicinales en agriculture biologique. Son projet fait l’objet d’un financement participatif sur la plateforme Miimosa.
« Je suis issue du monde agricole, la nature a toujours occupé une place importante dans ma vie et j’ai ressenti le besoin de travailler la terre et la matière » explique avec douceur Alexandra Henrissat, devant le terrain de 30 ares qu’elle a commencé à aménager sur les hauteurs de Lavilleneuve-au-Roi, non loin de Colombey.
Ce bout de terre appelé “champ de la croix” a déjà une belle histoire : au XIXe siècle, il était recouvert de vignes, qui faisaient partie du duché de Bourgogne. Le phylloxera a mis un terme à cette activité. Plus tard, la mère d’Alexandra y a planté plusieurs longues rangées de groseilliers, afin de produire et commercialiser un vin pétillant local baptisé “Renne de groseille”.
Alexandra, pour sa part, y plantera du thym, de l’hysope officinale, et bien d’autres variétés de plantes aromatiques et médicinales, dont elle a appris pendant des années les vertus et l’usage (elle est titulaire depuis 2015 d’un certificat de spécialisation en plantes aromatiques et médicinales). Elles lui permettront de produire une gamme de tisanes, de teintures mères, d’alcoolatures et de macérâts glycérinés.
Tous ces produits de phytothérapie contiennent des principes actifs naturels permettant de prévenir ou soulager certains maux ou maladies. Elle compte également élargir son offre avec une gamme de phyto-cosmétique. Sa récolte sera disposée sur un séchoir que son père est en train de fabriquer de ses mains, dans un local adapté.
Agroforesterie et permaculture
Mais son projet ne s’arrête pas là. En plantant au centre du terrain des arbres fruitiers (pêches de vigne comme il y en avait jadis, par exemple) ainsi qu’une haie champêtre faite d’églantiers, de sureaux, d’aubépines et de noisetiers, elle souhaite faire de cette exploitation un écosystème exemplaire : les cultures, certifiés AB (Agriculture biologique), seront conduites en agroforesterie, tout en intégrant des techniques de permaculture, sous couvert d’engrais verts. Il y aura des rotations, avec un carré laissé en friche plusieurs mois pour que s’épanouissent les orchidées et autres fleurs sauvages de la vallée. La cueillette des plantes sauvages locales complétera la production, ainsi que la fabrication d’élixirs floraux. Certains petits fruits comme les cassis seront destinés à la gemmothérapie et viendront aussi compléter l’offre de tisanes.
Les ateliers de cosmétique et de cuisine des plantes sauvages se poursuivront, ainsi que les sorties botaniques. D’autres ateliers à thème devraient également voir le jour en fonction de l’actualité des cultures.
Un projet global et ambitieux, avec toujours ce souci qu’a Alexandra Henrissat de transmettre et partager ses connaissances et son savoir-faire, pour que chacun puisse accéder à plus d’autonomie.