Aimé-Césaire, de la Centrafrique à l’Amérique
MUSIQUE. Le chanteur et danseur centrafricain Aimé-Césaire Goubougnang, établi à Saint-Dizier depuis bientôt neuf ans, participe les 9 et 10 décembre à Washington à un festival de danse traditionnelle centrafricaine, que l’artiste reçoit comme un nouvelle gratitude.
« Réunir les différentes cultures du monde, les faire connaître au grand public à travers la danse ou la musique. » Ces mots sont ceux qu’Aimé-Césaire Goubougnang nous a prononcés, dans les colonnes du jhm, l’été 2015, soit un an et demi après son arrivée à Saint-Dizier. Le chanteur, danseur et chorégraphe créait alors son association, Art Soleil du Monde.
« Le vivre ensemble »
Aujourd’hui, la philosophie de l’artiste n’a pas changé. Si les statuts de l’association seront bientôt modifiés pour en changer le nom – ACSF Malebou, action culturelle sans frontière – la danse, la musique évidemment mais surtout le partage et le multiculturalisme, sont toujours au cœur du projet. « Pour nous guider, dans le vivre ensemble et la paix », insiste celui qui est depuis l’été dernier animateur à la maison de quartier du Grand-Lachat. C’est grâce à « la gentillesse de ma patronne » qui le libère quelques jours, qu’il va pouvoir vivre, si ce n’est un rêve éveillé, un superbe moment : Aimé-Césaire décolle mardi 6 décembre pour les Etats-Unis, afin de participer à la deuxième édition d’un festival de danse traditionnelle centrafricaine à Washington, les 9 et 10 décembre.
Avec un styliste centrafricain établi à Paris, il sont les deux seuls artistes du pays installés en France à y participer. « Les Etats-Unis m’appellent », s’enthousiasme celui qui a été contacté par Beafrika Found pour participer à l’événement. « Je suis reconnu comme un artiste qui fait du typique traditionnel centrafricain, c’est une belle satisfaction d’amener cette culture pour la partager, une belle reconnaissance. Ce déplacement, ce n’est que du positif. »
Comme il a l’habitude de le faire, Aimé-Césaire assurera une prestation danse et chant puis dirigera des ateliers (le deuxième jour). Après des concerts autour de Saint-Dizier, en Espagne ou au Portugal l’été dernier, c’est la première fois qu’il s’envolera aussi loin.
« Ce festival, c’est la réunion de plusieurs cultures du monde ; même si c’est la communauté centrafricaine qui le porte », conclut l’artiste qui sera de retour à Saint-Dizier le 14 décembre, où il promet un concert pour mars. « Je dois beaucoup à la France et à Saint-Dizier, qui m’ont donné les moyens de vivre avec des personnes gentilles, des gens plein de morale. J’ai des amis qui me soutiennent, également financièrement pour ce voyage, qui croient en moi. J’ai une dette morale pour donner encore plus à mon retour. »
N. F.
